«Louis Cyr: L’homme le plus fort du monde» de Daniel Roby – Bible urbaine

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«Louis Cyr: L’homme le plus fort du monde» de Daniel Roby

«Louis Cyr: L’homme le plus fort du monde» de Daniel Roby

Le film le plus attendu par les Québécois en 2013

Publié le 12 juillet 2013 par Sandra Felteau

Crédit photo : Les Films Séville

Pour faire revivre l’histoire de Louis Cyr cent ans après sa mort, il fallait produire un film plus grand que nature, à la hauteur de ce «personnage» qui a réalisé plusieurs records jusqu’ici inégalés dans le domaine de la force. Produit par Christian Larouche (Les 3 p’tits cochons) avec la collaboration de Caroline Héroux et Stéphanie Héroux (Lance et Compte: le film, Sur le rythme) et réalisé par Daniel Roby (Funkytown), Louis Cyr: L’homme le plus fort du monde est le film le plus attendu du box-office québécois en 2013. A-t-il réussi son pari?

Basé sur la biographie de Paul Ohl (dont la première version a été écrite en 2005 mais publiée avec des ajouts dans une nouvelle édition qui vient tout juste de paraître chez Libre Expression) le film raconte le parcours impressionnant de Louis Cyr, interprété par un Antoine Bertrand à la taille affinée et aux muscles développés. Le comédien ne s’en cache pas: il a du travailler d’arrache-pied pour incarner physiquement le personnage de l’homme fort, même si au départ il lui ressemblait déjà par ses traits et sa carrure imposante. Des séances de musculation plus de quatre fois par semaine et un régime strict auront eu raison des 70 livres qu’il a perdues, et aussi de la santé qu’il a retrouvée.

Racontée par Horace Barré (Guillaume Cyr) à la fille de Louis Cyr, Émilianna (Éliane Gagnon) en 1910, l’histoire prend place à Lowell, aux États-Unis, là où la famille Cyr vit pauvrement suite à l’exode des Canadiens-Français vers le Sud à la fin du XIXe siècle. Étrangement, Louis Cyr n’est pas complexé par le fait d’être Québécois dans un environnement dominé par les Irlandais et les Américains; au contraire, il se sert de cette distinction pour faire sa marque de commerce. Lewis Cyr, le «frenchie», devient rapidement la fierté de sa famille et, plus tard, celle de tout le Québec. D’abord trahis par un Irlandais qui lui promet beaucoup de succès avant de fuir au petit matin avec l’argent de son premier spectacle, Cyr et sa femme Mélina décident de prendre en main l’organisation de leur propre tournée. Ils feront ensemble plus de 300 spectacles dans les villages américains et québécois avant de se tourner vers Montréal et, dans un avenir proche, de se mesurer aux champions du monde entier.

À travers l’évolution professionnelle de Louis Cyr se cache aussi, de manière subtile mais intelligemment jouée par Antoine Bertrand, une grande dimension de la force psychologique et de l’ambition de cet homme d’une témérité historique. Rose-Maïté Erkoreka, qui incarne Mélina, est à couper le souffle et livre une interprétation naturelle et soignée de cette femme cultivée qui a supporté son mari tout au long de sa vie. Une mention particulière au jeune acteur Charles-Olivier Pelletier qui est très crédible dans le rôle du petit frère de Louis Cyr.

Bien sûr, il s’agit là d’une énorme production pour un film québécois, avec 300 plans d’effets spéciaux, «du jamais vu dans le cinéma québécois» selon le réalisateur, Daniel Roby. On s’attendait donc à un film s’apparentant aux grandes biographies cinématographiques américaines, et ce pari est réussi. Mis à part la décision de faire raconter l’histoire par Horace Barré à Émilianna Cyr, qui est à notre sens assez clichée, on apprécie ce film qui revigore notre fierté québécoise et nous permet de mieux connaître ce héros un peu oublié et boudé sur la scène mondiale, pour la simple raison qu’il était, en son temps, l’homme le plus fort du monde.

Louis Cyr: L’homme le plus fort du monde prend l’affiche ce vendredi 12 juillet.

Vous pouvez lire notre appréciation de la biographie de Paul Ohl en suivant le lien suivant ou courir la chance de gagner l’un des deux exemplaires en participant à notre concours!

Crédit photo: Les Films Séville

Écrit par: Sandra Felteau

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