«The Three Musketeers» de Paul W. S. Anderson: du réchauffé nocif pour l’estomac – Bible urbaine

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«The Three Musketeers» de Paul W. S. Anderson: du réchauffé nocif pour l’estomac

«The Three Musketeers» de Paul W. S. Anderson: du réchauffé nocif pour l’estomac

Publié le 30 octobre 2011 par Éric Dumais

Après l’excellente adaptation de Stephen Herek, où l’on retrouvait Charlie Sheen, Kiefer Sutherland et David Loughery dans la peau d’Athos, Porthos et Aramis, les célèbres protagonistes du roman Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas père, le réalisateur Paul W. S. Anderson a eu l’idée un peu suicidaire de porter lui aussi cette populaire histoire au grand écran. Résultat: une brochette de bons acteurs, des effets spéciaux s’élevant à 75 millions de dollars US, le tout plongé dans un scénario fade et drôlement insignifiant.

Ce n’est pas parce que Matthew Macfadyen joue aux côtés de Milla Jovovich et que Luke Evans croise le fer avec Orlando Bloom qu’on a assurément un chef-d’œuvre cinématographique. Il y a quelques semaines, un grand nombre de gens ont démontré un réel enthousiasme à l’idée de revoir leurs héros portés au grand écran, alors qu’un nombre minime de cinéphiles, pour qui l’horreur pouvait déjà se lire dans leurs regards de grands sceptiques, ont crié au scandale. Cette fois-ci, c’est la minorité qui l’a remporté haut la main.

Un acte manqué

Il est vrai, les acteurs offrent, et ce, à plusieurs moments dans le film, une myriade de cascades réellement impressionnantes et des scènes d’escrime où même Zorro ne réussirait pas à esquiver la majeure partie des coups portés, mais la pauvreté du scénario est telle que le récit se digère aussi bien qu’un restant de nourriture laissé trop longtemps au réfrigérateur.

Autre bémol tout aussi décevant : la richesse qui se dégage du roman Les trois mousquetaires, qui représente en soi un travail d’écriture colossal, n’a malheureusement pas été reproduite ici. En réalité, Paul W. S. Anderson, que l’on connaît notamment pour ses films pauvres mais spectaculaires tels que Resident Evil ou Mortal Kombat, a réduit la gigantesque intrigue au vol insignifiant d’un collier d’une valeur inestimable. Ainsi, les trois mousquetaires, en compagnie du jeune D’Artagnan, lequel est interprété par Logan Lermand (Percy Jackson & The Olympians : The Lightning Thief), vont devoir combattre l’armée du Duc de Buckingham à Londres, récupérer le fameux collier, et revenir finalement à Paris pour remettre l’objet de collection à la jeune Reine. De simples pions sans grandes qualités, dans de beaux habits.

Si le scénario est plus ou moins fidèle au gigantesque pavé du gargantuesque personnage qu’était Alexandre Dumas père, on ne peut pas dire, par contre, que Paul W. S. Anderson n’a pas essayé d’innover au niveau de la technique. Il est vrai, les effets spéciaux sont vraiment impressionnants; les combats, autant à l’épée que dans les airs, rappellent à certains égards des films tels que The Matrix, Harry Potter et Pirates des Caraïbes;le 3D, étonnamment, est assez réussi, surtout lors des combats d’escrime, mais, dans l’ensemble, le scénario est tellement insipide, qu’il est inutile d’espérer recommander ce film à nos proches et amis.

Si vous avez envie d’un bon divertissement, agrémenté d’un humour plus ou moins satisfaisant, et d’un Orlando Bloom réduit à un rôle plus que secondaire, vous serez peut-être enchanté par cette nouvelle adaptation du chef-d’œuvre de la littérature française. Par contre, la meilleure option est de vous rendre à votre club vidéo favori et de louer le film de Stephen Herek, qui est de loin meilleur que celui-ci.

Appréciation: * 1/2

Crédit photo: Alliance Vivafilm

Écrit par: Éric Dumais

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