«Les beaux jours» de Marion Vernoux – Bible urbaine

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«Les beaux jours» de Marion Vernoux

«Les beaux jours» de Marion Vernoux

Exploration thématique et conformisme esthétique

Publié le 25 octobre 2013 par David Bigonnesse

Crédit photo : Metropole Films

Les désirs masculins ont souvent été montrés au cinéma. Normal, direz-vous, car de nombreux réalisateurs sont des hommes. Et les créateurs parlent d’abord et avant tout de ce qui les rejoint. Mais depuis quelque temps, les aventures amoureuses ou sexuelles (ou les deux en même temps) des femmes s’illustrent au grand écran. C’est d’ailleurs ce que le cinéphile constate tout au long du film français de Marion Vernoux. Un long métrage présenté dans une forme somme toute conventionnelle, mais avec un sujet peu exploré habituellement.

Il faut dire d’abord et avant tout que le film repose sur la belle interprétation de Fanny Ardant, même si ses confrères acteurs (Laurent Lafitte et Patrick Chesnais entre autres) livrent une performance assez juste. L’actrice française incarne une dentiste à la retraite, Caroline, qui reçoit en cadeau de la part de ses deux filles, un abonnement dans un centre pour les personnes retraitées nommé Les beaux jours. Elle s’y rend à reculons, se disant qu’elle n’est pas du tout à sa place, mais le pouvoir de séduction de Julien (Laurent Lafitte) lui donnera une raison pour fréquenter ce lieu. Il s’agit en fait d’un professeur du centre qui s’occupe des cours d’informatique. Celui-ci a pratiquement l’âge de ses filles et Caroline tentera de cacher cette nouvelle relation à son mari.

Les beaux jours est une adaptation du roman Une jeune fille aux cheveux blancs de Fanny Chesnel. Cette dernière a collaboré à la scénarisation du film avec Marion Vernoux. Un long métrage que l’on pourrait qualifier de comédie romantique. Il est important de préciser, tout comme la réalisatrice l’affirmait dans plusieurs entrevues, que Caroline n’est pas attirée par les jeunes hommes. Elle est plutôt confrontée au désir de celui-ci et elle embarque dans cette aventure en ne connaissant pas son dénouement. D’ailleurs, cette nouvelle relation ne sera pas toujours rose, puisque Caroline découvrira notamment que son amant aime bien aller voir à gauche et à droite…

Si l’intérêt pour l’intrigue du film est difficile à aviver, il vaut la peine de ne pas décrocher afin de voir où toute cette histoire mènera le protagoniste. En réalité, Caroline essaiera tant de bien que de mal à masquer les rentrées tardives à la maison, sorties et mensonges. Pourtant, comme lui fait remarquer avec un certain contrôle son mari Philippe (Patrick Chesnais), elle ne fait pas dans la subtilité, contrairement au travail d’actrice. Fanny Ardant incarne ce rôle tout en douceur et réussit à créer un personnage crédible qui est loin d’être irritant.

La cinéaste d’À boire (2004) et Reines d’un jour (2001), Marion Vernoux, ne propose pas une forme cinématographique très éclatée, mais elle ne tombe pas non plus dans l’hyper conformisme du type hollywoodien. La facture visuelle sert bien un propos qui a la chance de ne pas tomber dans le sentimentalisme plaqué.

Au final, Les beaux jours a l’audace d’explorer des thématiques dont on parle peu, comme les passions amoureuses des femmes plus âgées ainsi que la vie des sexagénaires. Même avec un rôle aussi bien travaillé par l’actrice Fanny Ardant, il reste que le sujet du film doit vous interpeller pour y consacrer une heure et demie de votre temps.

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