CinémaCritiques de films
Crédit photo : FunFilm Distribution
Celui qui, en 2012, nous avait offert Rebelle, un film qui raconte le drame des enfants soldats, revient cette fois avec un premier documentaire portant sur l’univers sensible et mystérieux de l’odorat et des liens affectifs qu’il crée. Pour ce faire, Kim Nguyen s’est inspiré du livre Papilles et Molécules: la science aromatique des aliments et des vins de François Chartier et propose un récit qui pénètre le monde des odeurs et pose un regard sensible sur l’importance du nez dans le quotidien.
C’est principalement à de touchantes rencontres que le spectateur est convié dans ce documentaire qui prend l’allure d’un voyage olfactif se situant aux quatre coins du globe. Ces rencontres, souvent reliées à des questions (le safran fait-il tomber amoureux? Qu’est-ce que la vie sans odeurs? Quelle odeur a l’espace?) sont jumelées à des odeurs de safran, des parfums de truffes ou d’ambre gris, cette roche mystérieuse et valant de l’or, qui aurait même inspiré la création d’un parfum de la très réputée maison Christian Dior.
Au cours de ce voyage, Kim Nguyen fait la rencontre de Molly Burnbaum, une journaliste ayant perdu l’odorat suite à un accident et qui, depuis, a du mal à reconnaitre son premier amoureux. Il croise également la route de Franco Canta, un chasseur de truffes aux allures de gangster, qui expose les dangers de son métier, ou bien Yu Hui Tseng, une Française maître de cérémonie de thé Gong Fu Cha pour qui les odeurs suscitent un bien être d’une très grande intensité. C’est donc armé de ses questionnements et d’une quête des plus belles odeurs que Nguyen enchaîne les rencontres, plus enivrantes les unes que les autres, qui s’avèrent parfois surprenantes, comme cette rencontre avec Guido Lenssen, créateur du parfum Vulva Original.
Mais si l’odeur a le pouvoir de susciter l’émotion, il semblerait également qu’elle ait le pouvoir de remémorer des souvenirs enfouis bien loin, comme c’est le cas avec une vieille dame souffrant d’Alzheimer dans un hôpital français. Il s’agit d’ailleurs d’un des moments les plus touchants du voyage que le réalisateur a su capter sans superflu. C’est d’ailleurs là que se trouve une des grandes forces du documentaire. Kim Nguyen laisse la place aux images et aux témoignages, mis à part quelques échanges charmants qui ajoutent une certaine légèreté au récit.
Et à défaut de pouvoir parcourir le voyage par l’odorat, le documentaire se visionne légèrement, à l’aide des images évocatrices qu’a voulu transposer le réalisateur.
L'avis
de la rédaction