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C’est un peu le sujet abordé dans C’est plus facile de liker que dire je t’aime, le court-métrage de William Mazzoleni présenté au Toronto International Short Films Festival en novembre 2014, et aux Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ) le dimanche 22 février dernier. En mettant en scène Clara et Alex, un jeune couple qui se dispute à cause de quelques likes et d’un commentaire ambigu sur une photo Facebook de Clara, William Mazzoleni pose la question de la difficulté de communication à une époque où elle devrait être plus facile que jamais.
Quand Clara reproche à Alex, comédien, d’embrasser une fille dans un film sans lui en avoir parlé, il ne comprend pas sa réaction, se défendant qu’il ne s’agit que d’un rôle qu’il joue, puisque c’est son travail. Ce qu’Alex ne comprend pas à son tour – et ce que la grande majorité des utilisateurs des réseaux sociaux ne comprennent pas non plus –, c’est qu’il s’agit de la même chose dans le cas de Clara. Les photos mises sur Facebook ne démontrent pas la réalité telle qu’elle est vraiment puisqu’elles sont d’abord mises en scène, puis travaillées, corrigées et minutieusement choisies avant d’être partagées. D’une certaine façon, Clara est autant mise en scène sur ses photos Facebook qu’Alex l’est lorsqu’il embrasse une autre fille que sa copine sur le plateau de tournage d’un film.
Les textos, moyen de communication principal de Clara et Alex, prennent également une grande place dans le film. À plusieurs reprises, ne sachant quoi se dire en pleine face, ils s’écrivent plutôt quelques mots pouvant être réfléchis et choisis, plutôt que de prendre le risque d’être trop spontanés. Toute l’absurdité de cette habitude que nous avons est clairement démontrée à la fin du film quand Alex met fin à sa chicane avec Clara en lui textant qu’il l’aime, plutôt que de courir après elle pour lui dire en personne.
Avec C’est plus facile de liker que dire je t’aime, William Mazzoleni illustre parfaitement en une douzaine de minutes toutes ces habitudes malsaines que nous avons, mais auxquelles nous ne savons plus déroger. Le propos est si fort et les deux comédiens principaux si naturels et proches de notre réalité qu’on en oublie les quelques petits défauts que pourrait avoir le film et on cherche plutôt à analyser comment le comportement qu’ont les personnages, obnubilés par leurs téléphones et leurs messages, est également devenu le nôtre depuis quelques années. Une très intéressante réflexion.
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de la rédaction