«L’amour dure trois ans»: l’amertume après les jours heureux – Bible urbaine

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«L’amour dure trois ans»: l’amertume après les jours heureux

«L’amour dure trois ans»: l’amertume après les jours heureux

Publié le 4 octobre 2012 par Caroline Lévesque

L’Amour avec un grand A n’existe pas. C’est le triste constat du film l’Amour dure trois ans de l’auteur français Frédéric Beigbeder, qui a lui-même adapté la version cinématographique de son roman d’inspiration autobiographique publié en 1997. L’histoire a été imaginée après le divorce de l’auteur et porte un regard mélancolique sur les relations amoureuses.

Marc Maronnier, un critique littéraire et chroniqueur nocturne, vient de divorcer après trois ans de mariage avec Anne. Une alliance comportant sa part de passion, de remous et, enfin, d’ennui qui annoncera tristement la fin de la relation. Dans un moment de pessimisme et d’amertume, il se met donc à l’écriture d’un essai autobiographique, l’Amour dure trois ans, qu’il réussit tant bien que mal à faire publier dans une grande maison d’édition française. Il rencontre alors Alice, la femme de son cousin, lors de funérailles. Avec celle-ci, il revivra les grandes vagues créées par la passion dévorante, mais celles aussi des déceptions, ce qui le remettra en question dans sa vision désenchantée de l’amour avec un grand A.

Même si un fond de cynisme persiste dans l’œuvre de Beigbeder, comme dans son roman 99 francs, son dernier film délaisse le côté trash et provocateur pour emprunter un style plus léger, celui de la comédie romantique. En effet, on ressent une ambiance sensuelle et glamour, celle du Paris mondain. Le film aborde le sujet du métier d’écrivain, ce qui diffère de son texte original. Beigbeder a inséré habilement au sein même du scénario une mise en abyme de son livre l’Amour dure trois ans avec le personnage de Marc Marronnier, qui écrit le roman du même nom après sa rupture amoureuse. On entre alors dans l’univers de la littérature parisienne, avec les grandes maisons d’édition du pays, et la cohue des événements de sorties de livres, ce qui n’était pas présent à la base dans le roman. Dans le film, l’objet compromettant entre les deux amants devient ce fameux roman autobiographique, qui créé la discorde et la réconciliation.

La belle idylle est mise au grand jour et questionnée par Beigbeder: ne serait-elle pas plutôt un sentiment inévitablement évanescent, entre cette passion fusionnelle des débuts et la routine des jours passés ensemble? La grande vérité explorée par l’auteur dans ce film est caustique: les gens tombent beaucoup plus facilement amoureux du concept même de l’amour que de la personne choisie pour vivre ce sentiment idéalisé. Tout cela est abordé sans grande lourdeur, et L’amour dure trois ans est frivole, frais et humoristique.

Le film rend aussi hommage à un chanteur et musicien français, Michel Legrand, qui inspire le personnage de Marc Marronnier tout au long de l’histoire dans ses moments d’aigreur comme de joies amoureuses. D’ailleurs, celui-ci apparaît dans le film, de même que l’auteur Marc Lévy. L’acteur principal, l’humoriste Gaspard Proust, rend justice au personnage de Marc Marronnier dans sa façon de jouer le romantisme malgré le désenchantement et l’affliction.

Le film sortira en salle dès le 12 octobre 2012.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: www.metropolitaine.fr

Écrit par: Caroline Lévesque

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