CinémaCritiques de films
Jim Green (Joel Edgerton) et Cindy Green (Jennifer Garner) se présentent chez le médecin pour apprendre une des plus terribles nouvelles qu’un couple uni pour la vie peut recevoir: Miss Green est stérile et ne pourra, hélas!, avoir d’enfant, même si cela est son plus grand souhait. Elle se rend donc penaude et anéantie chez elle. La nuit qui s’ensuit ne se déroulera pas sans pleurs, autant de sa part que du ciel déchaîné, le tout laissant subitement place à une magie irrationnelle.
Effectivement, c’est sous une pluie torrentielle qu’un événement vient chambouler leur destin à jamais. Tel un véritable cupidon, et les comparaisons avec la mythologie de l’histoire du dieu Amour sont frappantes, un jeune enfant de dix ans se faufile sans crier gare à l’intérieur de la résidence campagnarde. Lorsque le couple finit par le découvrir, il se présente sous le nom de Timothy. Le jeune enfant frêle semble arriver dans leur vie comme un ange, bien qu’il soit au départ nu et recouvert de boue. Les parents semblent stupéfaits, mais acceptent avec amabilité ce phénomène mystérieux, surtout que Timothy appelle Jim «papa» et Cindy «maman». Le malaise laisse rapidement place à l’acceptation totale, ce qui leur permet de vivre leur souhait le plus cher, celui d’élever un enfant, sans certains des désagréments qui accompagnent cette tâche, comme les changements de couches.
Longtemps contrariés par la situation, les parents essaient avec rationalité d’expliquer la venue de cet enfant à leurs proches, ces derniers étant très critiques et sévères dans leur jugement devant autant de faits inexplicables et peu conventionnels. Bien que les mystères s’intensifient au fur et à mesure que les jours avancent, les parents laissent vivre le petit dans «la société». Cindy et Jim font tout pour répondre aux besoins de l’enfant et donner l’amour qu’ils ont si longtemps voulu partager. Ils découvrent, au fur et à mesure, qu’il pousse sur le bas de ses jambes de magnifiques feuilles vertes qu’il est impossible d’enlever avec des ciseaux (la tige est d’une telle force qu’elle brise l’outil de coupe). Le film se base donc sur l’acceptation de la différence au sein d’une société qui demande à ce que rien ne dépasse d’un iota la normalité, afin d’être accepté dans le clan et de ne pas «déranger».
Réalisé par Peter Hedges (About a Boy, What’s Eating Gilbert Grape), La vie étrange de Timothy Green est une œuvre légère qui traîne parfois en longueur, mais qui laisse tout de même place à une finale digne du royaume de Disney. Somme toute, Hedges nous offre un beau film qui plaira autant aux petits et aux grands.
À l’affiche partout au Québec le 15 août.
Appréciation: ***1/2
Crédit photo: www.chroniquedisney.fr
Écrit par: Olivier Boivin