«L’île des lémuriens: Madagascar 3D» au cinéma IMAX Telus du Centre des sciences de Montréal – Bible urbaine

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«L’île des lémuriens: Madagascar 3D» au cinéma IMAX Telus du Centre des sciences de Montréal

«L’île des lémuriens: Madagascar 3D» au cinéma IMAX Telus du Centre des sciences de Montréal

Survivre à tout, sauf aux humains

Publié le 27 avril 2014 par Isabelle Léger

Crédit photo : Warner Bros Pictures

Si votre conception de Madagascar s’arrête aux films de DreamWorks et que votre image mentale du lémur se résume à une longue queue rayée, vous irez de surprise en étonnement au cinéma IMAX Telus du Centre des sciences de Montréal. Cette grande île préhistorique, que les grands mammifères africains n’ont pu rejoindre après le démantèlement du super-continent, a été un havre de paix et de reproduction durant 60 millions d’années pour les lémuriens, qui en ont profité pour se diversifier en dizaines d’espèces. C’est après l’arrivée de l’homme il y a 2 000 ans que non seulement leur expansion a cessé, mais que leur déclin a commencé, jusqu’à la disparition de plusieurs d’entre elles.

Les cinéastes derrière le documentaire Nés pour être libres, Davis Douglas et Drew Fellman, ont jumelé leur fascination pour cet environnement unique sur le globe à celle de la primatologue Patricia Wright pour les lémuriens. Ensemble, ils ont bravé une géographie et une météo des plus hostiles pour réussir à filmer plusieurs espèces, toutes plus charmantes les unes que les autres. Leur but premier: faire aimer ces petits primates des spectateurs pour les sensibiliser à l’urgence d’agir contre l’extinction. De fait, c’est grâce au professeur Wright si le Parc national de Ranomafana a été créé en 1991 et que la forêt tropicale où vivent les lémuriens est désormais protégée. Auparavant, le défrichage visant à remplacer la forêt par des pâturages et des champs cultivables était courant et provoquait souvent des incendies dévastateurs.

La scénarisation nous permet de faire connaissance avec les indris, grands lémurs chantant en chœur d’une voix claire et aiguë, les propithèques, petits danseurs à ressorts, les maki catta, qui vivent en bande dominée par une femelle alpha, et des microcèbes pas plus gros qu’un hamster. Le film culmine avec la réintroduction, planifiée par l’équipe scientifique du professeur Wright, de hapalémurs dorés dans le Parc national, où ne survivaient qu’un mâle et sa fille.

Les films sur la nature qu’on présente au Centre des sciences sont toujours une occasion fort belle de découverte et d’émerveillement. Celui-ci n’y fait certainement pas exception. La technologie de pointe, conjuguée aux splendeurs d’un environnement sauvage inaccessible au commun des mortels, crée un effet tout simplement spectaculaire. Idéale pour le respect des animaux, mais rendant les choses extraordinairement ardues pour les humains, l’absence de routes et de quelque infrastructure que ce soit a exigé des tours de force, tant de persévérance que de technologie. Tourné directement en IMAX 3D à l’aide d’une petite caméra quasi révolutionnaire de légèreté et de discrétion, le documentaire nous promène de haut en bas, de la mer à la forêt, des escarpements vertigineux jusqu’aux sous-bois de bambou.

En ouverture, la mise en scène cherchant à recréer l’arrivée des premiers protolémurs passe un peu inaperçue, supplantée par la musique d’Ainsi parlait Zarathoustra (2001: l’odyssée de l’espace), dont l’utilisation semble superflue. Toutefois, la trame sonore trouve à d’autres moments une utilisation plus judicieuse servant bien le scénario.

On fait grand cas de la présence de Morgan Freeman à la narration originale, choisi en raison de sa sensibilité aux questions de conservation de la nature. Bien que le texte soit explicatif, aucunement personnalisé, il fallait une grande pointure pour l’adaptation française. Deux ou trois noms vous viennent à l’esprit? Allez au plus évident, vous viserez dans le mille: c’est l’omniprésent mais non moins parfait Guy Nadon.

«Madagascar 3D – L’île des lémuriens» au cinéma IMAX Telus du Centre des sciences de Montréal à partir du 28 avril 2014. Achetez vos billets par ici: www.centredessciencesdemontreal.com.

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