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Crédit photo : Alliance Vivafilm
Philippe, riche tétraplégique parisien fait passer des entretiens d’embauche dans son hôtel particulier afin de se trouver un nouvel auxiliaire de vie. Parmi les candidats se trouve Driss, jeune sénégalais d’origine, parisien banlieusard d’adoption, sortant à peine de prison. Driss, probablement la personne la moins qualifiée pour l’emploi, ne cherche en fait qu’une signature pour obtenir ses Assedic, l’équivalent français du chômage. Intrigué par ce jeune homme impoli, paresseux, immature et qui a réponse à tout, Philippe le prend à l’essai. Malgré le dégoût de Driss d’effectuer certaines tâches, il passe le test et les deux hommes se lient rapidement d’amitié. Philippe initie Driss à l’art contemporain et à la musique classique, alors que celui-ci apprend à son patron à lâcher prise et à prendre des risques parce que malgré tout, une vie l’attend en dehors de ses poèmes et ses tableaux.
Librement inspirée de l’histoire d’amitié qui lie Philippe Pozzo di Borgo, principal dirigeant de la maison de champagne Pommery, à Abdel Yasmin Sellou, qui a été son auxiliaire pendant près de dix ans, Intouchables a séduit la France et promet d’en faire tout autant au Québec. C’est en visionnant un documentaire sur cette histoire que les réalisateurs ont eu l’idée de ce film. Ils ont obtenu la bénédiction des deux hommes, qui leur ont tout de même fait promettre de faire de leur histoire dramatique une comédie. C’est donc tout naturellement que Toledano et Nakache se sont tournés vers Omar Sy, qui avait joué dans leurs films précédents.
Ayant récolté déjà plusieurs prix en France et en Asie, c’est sans doute le César du meilleur acteur remis à Omar Sy qui a le plus étonné, alors qu’il était notamment en compétition contre son acolyte François Cluzet, Jean Dujardin (The Artist) et Philippe Torreton (Présumé coupable). César mérité pour Omar Sy qui livre les répliques les plus drôles, comme les plus touchantes. François Cluzet, dont la réputation n’est plus à faire, réussi tout de même un tour de force, alors que tout son jeu ne passe que par les yeux et la parole. Cluzet a affirmé à plusieurs reprises avoir trouvé difficile de ne pas pouvoir utiliser le langage corporel, comme il le fait habituellement.
Réaliser une comédie sur un sujet aussi délicat était un pari risqué, mais Olivier Nakache et Éric Toledano l’ont relevé avec brio réalisant la comédie la plus charmante et touchante de l’année. Véritable phénomène cinématographique, on lui promet déjà un remake américain, dont Colin Firth serait la tête d’affiche. Un projet qui en est encore à ses premiers balbutiements, mais dans lequel le duo de réalisateurs a tenu à s’impliquer.
Parmi tous les films traitant de sujets lourds et déprimants qui semblent devenir la norme ces temps-ci, Intouchables est une vague de fraîcheur, un petit bonbon pour les yeux et le cœur.
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de la rédaction