CinémaCritiques de films
Crédit photo : Tous droits réservés
C’est aussi là que réside le propos d’I Origins: dans l’éternelle lutte pour la Vérité qu’entretiennent les hommes de science et ceux de foi. Après l’immense succès d’Another Earth lors de l’édition 2011 de Fantasia – et une multitude d’autres festivals à travers le monde –, Mike Cahill et son incontournable collaboratrice Brit Marling (qui incarne Karen, l’assistante d’Ian Gray) assument pleinement leur penchant pour le drame métaphysique. Ainsi, pour une seconde fois, il semble que la science-fiction soit un prétexte pour parler d’amour et de tragédie humaine plutôt qu’un genre à exploiter pour lui-même. À un ensemble d’acteurs talentueux s’ajoute une surprenante touche d’humour chez Steven Yeun (de la série The Walking Dead), ainsi que la ravissante Archie Panjabi (The Good Wife), citant le Dalaï-Lama lors d’une importante séquence tournée en Inde.
Dr. Gray est un homme de science, il ne s’abstient pas de le mentionner à maintes reprises, et pourtant son chemin est pavé d’un nombre suspect de coïncidences fortuites. Serait-ce là une faiblesse du scénario ou sa raison d’être? La réponse est subjective, certes, mais l’abondance de symbolisme évident et de dialogues sibyllins pointe en direction de la première option. Néanmoins, Cahill propose d’intéressantes pistes de réflexion à travers les convictions de ses personnages qui, même si elles sont diamétralement opposées, sont en perpétuelle collision.
L’exactitude des théories scientifiques exposées dans I Origins étant discutable, son véritable intérêt demeure au sein de l’approche philosophique profondément émotionnelle du cinéaste, qui s’avère toujours plus sensible que cérébral malgré ses prémisses à tendance savante. Avec sa facture visuelle louable et sans fioritures, I Origins promet sans doute un avenir fructueux au duo Cahill-Marling, mais souffre définitivement de sa prévisibilité et d’un certain manque de subtilité dans son discours.
En salles le 1er août 2014.
L'avis
de la rédaction