«Hector and the Search of Happiness» de Peter Chelsom – Bible urbaine

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«Hector and the Search of Happiness» de Peter Chelsom

«Hector and the Search of Happiness» de Peter Chelsom

Un tour du monde pour éviter le Prozac

Publié le 26 septembre 2014 par Ariane Thibault-Vanasse

Crédit photo : Les Films Séville

Est-ce qu'une série de gestes quotidiens se répétant dans une éternelle rengaine est suffisant pour se considérer heureux dans la vie? Si certains peuvent s'en contenter, il vient un temps où l'intrépide qui sommeille chez tout un chacun veuille exprimer un besoin viscéral de profiter des années qu'il lui reste sur cette planète en explorant d'autres avenues que le bonheur de voir son petit-déjeuner servi dès potron-minet. C'est l'avenue qu'explore le réalisateur britannique Peter Chelsom dans sa comédie mettant en vedette Simon Pegg et Rosamund Pike, Hector and the Search of Happiness.

Une thèse sur le bonheur. Voilà un pari fort ambitieux pour le psychiatre émérite Hector (Simon Pegg), lui-même en perdition. Partageant sa vie avec sa douce, mais trop prévoyante Clara, Hector voit sa vie défiler devant ses yeux sans jamais y prendre part. Sublime appartement à Londres, patients faisant la file pour une consultation, fugaces moments de plaisir à faire voler des avions téléguidés. Mais quelque chose ne suffit plus. Un désir d’aventures turlupine le psychiatre si bien qu’un jour il va décider de tout larguer pour voyager autour du monde, laissant au passage à Londres une Clara désirant le soutenir du mieux possible, avec quelques réserves toutefois. 

C’est donc par le truchement des décors pittoresques de la Chine, du Népal et de l’Afrique que Peter Chelsom nous convie à cette étude internationale sur ce qui rend les gens heureux. Armé de son éternel journal de bord où les gribouillis, caricatures et autres notes sont le reflet de sa psyché, Hector y inscrit ses découvertes qui le feront s’épanouir par la suite. Or, le développement psychologique du personnage tout au long de sa quête manque de finesse. Si les situations font rire, elles semblent toutes sans exception littéralement arrangées par le «gars des vues» et sont sans surprises. L’acteur Simon Pegg (qu’il est rare de voir sans son éternel acolyte, l’acteur Nick Frost) excelle dans les cabrioles, mais maîtrise moins son personnage de  psychiatre embourbé dans la routine depuis trop longtemps.

Hector and the Search of Happiness regorge tout de même de petits bijoux de dialogues, et force est de constater que la comédie britannique ne manque pas de fantaisie. Mais tous les bons flashs se perdent dans un récit beaucoup trop long pour rien. Le réalisateur aurait gagné à faire des choix et à s’y tenir. L’idée du mélange de scènes réalistes et d’animation (qui font échos aux dessins du cahier d’Hector) est mignonne, mais superficielle. Elle ne complète pas l’histoire, mais vient créer une sorte de redondance qui ne fait qu’apporter de la lourdeur à ce film qui aurait dû tout en légèreté. C’est plutôt une fausse naïveté qui s’en dégage.

Après les Eat, Pray, Love et autres Stranger than Fiction, Peter Chelsom ne réinvente pas la roue avec Hector and the Search of Happiness. Les réponses du film à la sempiternelle question sur ce qu’est le bonheur prouvent encore une fois que l’amour, aider son prochain et autres bonnes valeurs judéo-chrétiennes sont le fruit d’une vie heureuse. Bien entendu, rien n’est jamais aussi simple. Si de ce côté de l’occident, l’allégresse est gage de petites pilules et de petites granules, par delà les océans, au Proche-Orient par exemple, disons même en Irak un coup parti, le bonheur est sans doute de voir éradiquer le groupe État islamique. La question du bonheur devient alors moins légère qu’elle ne le laisse paraître dans le film.

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