«Gone» de Heitor Dahlia: un thriller haletant mais peu efficace – Bible urbaine

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«Gone» de Heitor Dahlia: un thriller haletant mais peu efficace

«Gone» de Heitor Dahlia: un thriller haletant mais peu efficace

Publié le 27 février 2012 par Éric Dumais

Après avoir réalisé Nina (2004), Drained (2006) et Adrift (2009), troisième opus mettant en vedette Camilla Belle et Vincent Cassel, Heitor Dahlia revient en force avec Gone, un thriller puissant mais peu convaincant, mené de front par Amanda Seyfried (Mamma Mia!, The Big Wedding, In Time).

Gone met en scène Jill (Amanda Seyfried), une femme fragile qui a déjà été kidnappée et qui tente désormais de refaire sa vie. Plus vigilante que jamais, Jill a décidé d’acquérir une arme à feu et de s’entraîner au combat, au cas où son agresseur reviendrait à la charge. Sa sœur Molly (Emily Wickersham) est venue, entre-temps, s’établir chez elle afin d’aider sa sœur cadette à reprendre le cours d’une vie normale.

Travaillant de nuit comme serveuse dans un casse-croûte de Portland, Jill, malgré son anxiété évidente, ne se serait jamais doutée que son agresseur reviendrait pour la retrouver. À l’aube, elle découvre sa maison vide; sa sœur n’est plus dans sa chambre, comme la veille et, à première vue, elle ne semble pas avoir fugué durant la nuit. Persuadée que l’agresseur est revenu à la charge, Jill se rend au commissariat afin de tenter d’expliquer l’horrible situation et de convaincre les autorités de se joindre à elle pour retrouver Molly avant que l’irréparable se produise. Malheureusement, le lieutenant Power (Daniel Sunjata) est persuadé que la jeune femme a tout inventé, faute de preuves.

Jill, sous médication suite à son enlèvement, mais en parfaite maîtrise de son esprit, va devoir suivre son intuition et mener sa propre enquête, et ce, sans l’aide de la police. Une série d’embûches se dresseront sur son chemin et elle devra user de ruse pour retrouver Molly. Jill a-t-elle sombré à nouveau dans la folie ou l’agresseur est-il réellement revenu pour en finir une bonne fois pour toute?

Fidèle à ses habitudes, Heitor Dahlia a renoué avec une esthétique glauque dans le but de donner à ce récit une matière première efficace et angoissante. Pour ce faire, la majorité des scènes ont été tournées la nuit et le réalisateur a opté pour une ambiance oppressante, accentuée par l’usage d’un montage nerveux et de plans larges trahissant la peur et l’anxiété des personnages. L’histoire de Jill est certes assez complexe en soi, mais avec une certaine souplesse d’esprit il est possible de croire à la «vraisemblance» du propos.

Évidemment, le spectateur n’est point dupe et lorsque Jill s’entête à se mettre dans de beaux draps, ce qui tend à devenir une mauvaise habitude en soi, il est difficile de croire en son innocence, ou du moins à son désir d’éviter l’aide des policiers. De fil en aiguille, le protagoniste accumule les méfaits et tend à devenir un être invincible prêt à tout pour retrouver Molly. Persuadée de mettre le grappin sur son agresseur, la pauvre âme égarée semble, du coup, perdre la carte et oublier certains détails essentiels: ce n’est pas en brûlant des feux rouges et en menaçant des innocents avec la pointe d’un pistolet qu’elle va améliorer sa cote de crédibilité aux yeux des policiers.

Outre ce léger détail, néanmoins irritant pour un spectateur friand de réalisme bon marché, Gone s’avère un bon thriller qui n’atteindra cependant jamais de hauts sommets ni de gloire ultime. Mais si vous avez envie d’un bon divertissement rempli d’action et de renversements, Gone est le film qu’il vous faut!

Appréciation: ***

Crédit photo: Les films Séville

Écrit par: Éric Dumais

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