«Frank» de Lenny Abrahamson, mettant en vedette Michael Fassbender – Bible urbaine

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«Frank» de Lenny Abrahamson, mettant en vedette Michael Fassbender

«Frank» de Lenny Abrahamson, mettant en vedette Michael Fassbender

Charmantes dysfonctions d’une grosse tête

Publié le 8 août 2014 par Alyssia Duval

Crédit photo : Tous droits réservés

S’étant hissé au rang des acteurs les plus prisés du septième art grâce à ses performances dans plus d’une production encensée, Michael Fassbender (Fish Tank, 12 Years a Slave) a choisi de tenter un jeu différent avec cette comédie excentrique et purement hipster qu’est Frank. À défaut de son charmant minois, il y prête son corps et sa voix à un curieux personnage librement inspiré du défunt musicien anglais Chris Sievey et de son iconique alter ego à la caboche en papier mâché, Frank Sidebottom.

Aux côtés de Domhnall Gleeson (About Time), Maggie Gyllenhaal (The Dark Knight) et Scoot McNairy (Monsters), Fassbender s’avère aussi polyvalent que talentueux dans le rôle d’un artiste débonnaire et légèrement tourmenté que l’on se plait à découvrir dans ce plus récent film de Leonard «Lenny» Abrahamson, une autre heureuse découverte offerte aux Québécois par le festival Fantasia.

Co-écrit par Jon Ronson, ancien confrère musical du vrai «Frank» et auteur du reportage The Men Who Stare at Goats publié en 2004, le film raconte l’incursion d’un Jon fictionnel (interprété par Gleeson), claviériste et auteur-compositeur en manque d’inspiration, dans l’univers fantasque d’un groupe de rock indépendant en pleine crise créative. Reclus pendant plusieurs mois dans un studio improvisé au milieu de la verte campagne irlandaise, Frank, Jon et leurs quatre autres camarades s’égarent et se retrouvent dans leurs mélodies comme dans leurs névroses respectives, jusqu’au jour où une opportunité inespérée se présente sans crier gare: celle de jouer au prestigieux festival américain South by Southwest.

«Frank» de Lenny Abrahamson, mettant en vedette Michael Fassbender: charmantes dysfonctions d’une grosse tête (image)

Avec ce quatrième long-métrage de fiction, Abrahamson propose une réflexion inspirée et inspirante sur l’éternelle quête d’originalité des artistes émergents. Frank est une œuvre à la fois intelligente et amusante dans laquelle l’humour semble toujours aller de soi, malgré des thèmes plus profonds comme la maladie mentale ou la recherche identitaire. Ces derniers sont exploités de manière sensible, touchante, sans jamais paraître forcés ou trop mélodramatiques.

Au bout du compte, il s’agit d’une véritable tragi-comédie à la Samuel Beckett qui saura certainement séduire les cinéphiles comme les mélomanes. Attention, d’ailleurs, à ses quelques rythmes accrocheurs dont il est plutôt difficile de se défaire après le générique final…

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