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Crédit photo : Filmoption International
Après Snow and Ashes, un film audacieux qui faisait bon usage de la technique pour explorer les méandres de la mémoire et des traumatismes de guerre, Charles-Olivier Michaud revient avec un scénario qu’il a également écrit lui-même. Dans une structure cette fois-ci linéaire, on y suit le cheminement d’un garçon débrouillard mais candide, et chanceux dans ses malchances.
Protagoniste de peu de mots, Samuel ne s’ouvre pas à ceux qu’il croise et dont il espère pourtant de l’aide. Devant ces personnages qui veulent souvent lui imposer leur façon de faire, parfois brutalement, le jeune exilé conserve un étonnant sang-froid. Interprété avec aisance et intelligence dans le regard de l’acteur Francis Cléophat, un nouveau venu sur nos écrans, il s’accroche à un amour aussi soudain qu’irréel pour sa mère, comme les clandestins s’accrochent à l’espoir d’une vie meilleure. L’un comme l’autre, ce sont des mirages.
Ce que les dialogues ne nous apprennent pas, Charles-Olivier Michaud s’est en quelque sorte senti obligé de le transmettre par une narration (Stanley Péan). Si celle-ci soutient et éclaire le récit, la voix grave et le ton de la confidence intime tranchent singulièrement avec la nervosité de la caméra et la tension installée dans la première partie du film. Petit à petit, les divers éléments se mettent en phase, notamment par l’apaisement visuel. Toutefois, le rythme alourdi par des scènes inutiles rend la traversée de l’Amérique pénible. Le souci de réalisme et de cohérence a poussé le scénariste-réalisateur vers des choix narratifs incompatibles avec l’ellipse poétique. Le parcours qui se voulait initiatique se trouve pris dans le carcan de la vérité si bien que l’intérêt abandonne le spectateur au bord de la route, quelque part entre Chicago et New York. Et le voyage est loin d’être terminé.
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de la rédaction