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Crédit photo : Les Films du 3 mars / La limite Films
De jeunes marins philippins et hollandais, au cœur de l’immensité de l’océan; un lieu anonyme tant il est grand, à travers lequel ces jeunes hommes passent leurs vies, vagabondant entre leurs besoins de liberté, mais aussi la volonté de se bâtir une vie meilleure. Voici donc la prémisse du premier long métrage documentaire de Félix Lamarche, lequel a passé deux mois en mer à côtoyer et à filmer ces marins.
Si le réalisateur maîtrise aussi bien le sujet de son film, c’est notamment parce qu’il a tourné Des hommes à la mer, un court métrage réalisé après l’université. Grâce à sa subvention de recherche, il a également pu développer son intérêt pour la vie de marin à l’ère actuelle.
C’est à comprendre qu’il avait «déjà un pied dans cet univers-là» et qu’il savait donc à quoi s’attendre, d’autant plus qu’il avait passé du temps sur le bateau présent dans Les Terres lointaines. Cela dit, il ne savait pas quels membres de l’équipage allaient participer au tournage.
Si, à l’écran, on sent un naturel et un abandon de la part des protagonistes, c’est parce que le réalisateur a pris le temps de «créer des liens de confiance, car c’est difficile au début. Un bateau c’est un microcosme, un monde replié sur soi. Rentrer dans cet univers-là, surtout avec une caméra, ce n’était pas si facile que ça.» Pour se faire, Lamarche a passé une semaine avec eux, à caméra fermée. Le temps «qu’ils s’habituent à nous et nous à eux», précise-t-il.
La beauté de ce documentaire, c’est qu’il explore les paradoxes de cette vie d’exil avec sensibilité et sans aucun jugement.
Pour exemple, les Philippins, qui passent environ huit mois en mer, choisissent cette vie de nomade dans l’espoir d’un meilleur avenir. «C’est poussé par la nécessité» qu’ils prennent cette décision. Contrairement aux Hollandais où cette tendance est moins présente. Mais, pour tous, c’est un désir de liberté, une envie de voyages et de découverte de la planète.
Il y a certainement, au sein de l’équipage, «une rencontre entre deux mondes, l’occident et celui de pays moins industrialisés», qui a intéressé le réalisateur dès le début du tournage.
Pour aborder cette dynamique particulière, bien que Lamarche adopte son «point de vue, sa réflexion, ça demeure un travail entre ce que la réalité te donne et ce que toi tu y vois. Il y a le prisme de ta vision sur les choses, mais je ne veux pas non plus simplement imposer un moule sur la réalité. C’est un jeu d’échanges, en fait.»
C’est, somme toute, une œuvre sensible qui traite d’un sujet peu exploité en documentaire, soit celle de la réalité des marins d’aujourd’hui, qui demeure un concept flou pour le commun des mortels.
Gageons que Les Terres lointaines saura faire le point sur la question avec humanité et sensibilité.
À voir à la Cinémathèque québécoise de Montréal dès le 24 mars et le 4 avril au Cinéma Paraloeil de Rimouski. Consultez le www.f3msurdemande.ca/les-terres-lointaines et la page Facebook pour rester à l’affût des dernières nouveautés!
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Par La limite Films