Entrevue avec le cinéaste-documentariste Rob Stewart – Bible urbaine

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Entrevue avec le cinéaste-documentariste Rob Stewart

Entrevue avec le cinéaste-documentariste Rob Stewart

À propos de son film «Revolution»

Publié le 12 avril 2013 par Jim Chartrand

Crédit photo : Jim Chartrand

Le torontois Rob Stewart était en ville la semaine dernière pour promouvoir son tout récent documentaire Revolution, la suite logique de son succès précédent Sharkwater qui a chamboulé une bonne partie de la planète depuis sa sortie. Visiblement prêt pour créer une onde de choc encore plus grande, je l'ai rencontré pour qu'il nous en parle avec plus de détails.

Dans son premier opus, Rob Stewart avait voulu partager sa passion innée de l’océan et des requins en tentant de démontrer que cette espèce, souvent vue comme une menace, était plutôt celle qui était menacée. Toutefois, en se lançant dans ce projet, il s’est vite rendu compte que ce simple combat allait bien plus loin et que subtilement parlant tout était relié, alors qu’une bataille beaucoup plus importante prenait place dès maintenant: celle de notre propre planète. C’est donc dans ce désir de forcer la cohabitation et l’harmonisation de tous les écosystèmes, en considérant constamment nos habitudes de vie et en prenant en compte les réactions et les conséquences qui peuvent s’ensuivre qu’il s’est livré à une grande guerre pour défendre notre Terre, épopée qu’il a voulu partager avec nous sur grand écran.

Il dit d’ailleurs que ce second film est une suite logique dans sa propre évolution dans le sens que «Sharkwater était un peu son école d’apprentissage», alors qu’il a appris sur le tas, n’ayant aucune connaissance cinématographique. Profitant du succès dont il a bénéficié et de l’expertise qu’il a acquise, il a ainsi pu synthétiser au mieux ses désirs et concrétiser une sorte de mission à laquelle les spectateurs sont conviés. Cette fois, il avait un scénario en tête et il n’avait pas envie d’attendre la fin du film pour mettre en lumière la réalité de la situation. Il voulait nous impliquer dès le départ et il voulait qu’on assimile constamment de nouvelles informations.

C’est peut-être pourquoi, bien qu’il soit omniprésent devant la caméra pour permettre une meilleure identification émotive, qu’il s’est moins livré en spectacle, préférant ainisi laisser les images, donc la nature, parler d’elle-même. Puisque si on le voyait gravement blessé dans son long-métrage précédent, il a mis de côté ses opérations et ses maladies, cette fois, se contentant d’inclure ces bribes encore bien présentes de son périple uniquement dans le making of. On réalise d’ailleurs cela par le côté sublime, voire phénoménal de la qualité des images qu’il nous livre, qui prennent inévitablement une grande importance et, face à un résultat aussi spectaculaire, il répond que pour y arriver il faut autant de chance que de patience. Avec une banque de données qui accumule quatre ans de matériel et qui se tient sur plus de 35 000 gigaoctets de données, «peut importe ce que cela peut bien signifier puisque je n’ai aucune idée de quelle durée cela peut bien avoir», il n’hésite pas, dans son film, à nous lancer un compte-rendu visuellement superbe de son tour du monde, tout en nous donnant la chance d’observer ce qu’on ne verra probablement jamais de nos propres yeux.

Bien sûr, s’impliquer autant dans un projet aussi significatif demande des sacrifices et, en ce sens, Rob Stewart explique qu’il n’a pas trouvé la solution à «comment balancer vie personnelle et quête universelle?». Il ne cache toutefois pas son désir d’y répondre et d’ainsi s’harmoniser avec le reste. «C’est que les informations que je détiens sont tellement grandes et tellement importantes – on parle de l’avenir de l’humanité, de la survie de notre espèce, etc. – qu’en sachant que je détiens une part du pouvoir pour changer les choses, je dois tout faire pour y parvenir. Du coup, cela signifie moins de temps pour socialiser, voir ses amis, ou même fréquenter des gens. J’essaie donc de trouver comment entretenir l’équilibre parfait entre avoir des relations sociales et pouvoir continuer à faire mon travail, mais disons que pour l’instant, je n’ai toujours pas trouvé. Je ne perds pas espoir toutefois, j’essaie encore d’y arriver.»

Il faut donc empêcher Rob de s’isoler et le joindre dans sa quête qu’il nous propose. Bien qu’il n’a aucun public cible en tête, il ne cache pas qu’il a surtout confectionné son film pour les jeunes en sachant qu’ils étaient plus à risque de réagir en étant ceux qui ont le plus à perdre et à gagner. Suivons donc le cinéaste dans sa grande révolution pour sauver le monde (et non le changer) et embarquons dans son grand périple des connaissances qu’il nous propose sur grand écran.

Pour le futur, il est fort probable qu’on n’ait pas fini d’entendre parler de lui, puisqu’il a en tête une série documentaire qui s’intéresserait de loin ou de près aux mêmes thèmes. On reste certainement à l’affût!

En attendant, Revolution prend l’affiche en salle en anglais et en français ce vendredi 12 avril.

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