Cinéma
Crédit photo : Axia Films
L’histoire? Léonard apprend avec désarroi que son ami Alain, patron d’une grande maison d’édition à Paris, ne publiera pas son nouveau roman. Maîtresse de Léonard et épouse d’Alain, l’actrice télévisuelle Séléna soupçonne ce dernier d’avoir décelé dans le récit autobiographique des passages qui la compromettent sérieusement. Ce qui ne l’empêche pas, pourtant, de plaider la cause de l’écrivain, notamment auprès de Marc-Antoine, le propriétaire de la maison d’édition.
Celui-ci a bien l’intention de vendre son entreprise à un grand groupe média, accélérant du même coup le virage numérique entrepris sous la gouverne d’Alain grâce à Laure, ardente défenseure de la dématérialisation, qui travaille et couche avec lui. Pendant ce temps, Valérie, qui feint d’ignorer l’infidélité de son conjoint Léonard, se prépare à vivre sa propre désillusion auprès du politicien dont elle dirige, en parallèle, la campagne électorale.
Avec Doubles vies, qui avait été présenté en 2018 à l’occasion du festival Cinémania, Olivier Assayas se lance à cent à l’heure dans le cliché d’un Paris intellectuel, avec sa parfaite palette de personnages cocus et cocufiés à la fois, qui dialoguent vivement et naturellement sur des valeurs anciennes et modernes telles que la matérialité, le web, la femme-objet et la démocratie, dans une ère où le virage numérique, qualifié de diable, littéralement!, est de plus en plus présent.
Le cinéaste, qui signe ici un scénario d’une construction toute en subtilités, ayant sans doute bénéficié d’une révision linguistique de qualité, fait ici un clin d’oeil à l’oeuvre Ma nuit chez Maud d’Éric Rohmer avec un enchaînement de dialogues qui ne font, heureusement pour l’auditeur, que pousser vers le haut notre appréciation de cette distribution de haut niveau.
«Doubles vies» d'Olivier Assayas en images
Par Axia Films