«Cybernatural» de Leo Gabriadze – Bible urbaine

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«Cybernatural» de Leo Gabriadze

«Cybernatural» de Leo Gabriadze

Attention au contenu que vous partagez sur le Web!

Publié le 23 juillet 2014 par Éric Dumais

Crédit photo : Tous droits réservés

À l’ère de la cyber-intimidation et de l’essor des réseaux sociaux dans la majorité des foyers aux quatre coins du globe, le film Cybernatural de Leo Gabriadze arrive à point pour remettre les pendules à l’heure. Sans être un film moralisateur, car l’œuvre présentée en première mondiale dimanche dernier au festival Fantasia reste un divertissement pur et dur, on y retrouve toutefois, et qu’on le veuille ou non, une intention subtile mais bien réelle de mettre en garde les gens, surtout les adolescents, aux dangers potentiels du Web et de la propagation de contenus.

La jeune Laura Barnes s’est suicidée le 13 avril 2013 après avoir été victime d’intimidation par six «amis» du Web. Elle semble avoir tout simplement craqué, préférant en finir avec la vie plutôt que d’affronter tous ses regards mesquins et ses sourires en coin dans la cour d’école, qui vont se rappeler longtemps de la vidéo ayant circulé sur YouTube la montrant étendue dans l’herbe, les pantalons souillés par sa propre défécation, après une dure soirée de party. Cybernatural met en scène, en formule live sur la plateforme Skype, ces six jeunes qui se sont moqués de la défunte un an après la terrible tragédie.

Et c’est justement là où réside le succès d’un tel film: le réalisateur Leo Gabriadze a réussi à montrer, dans un huis clos limité à la vue d’un écran d’ordinateur durant 82 minutes top chrono, le point de vue de la protagoniste Blaire Lily, qui va connaître son lots de sauts et de peurs en même temps que le spectateur, car c’est bien de cela qu’il s’agit; Cybernatural est un film d’épouvante, au demeurant réaliste, qui dérange et qui multiplie les sursauts jusqu’à un dénouement prévisible mais ô combien effrayant. Parfois, la frontière entre le récit réaliste et fantastique est bien mince…

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Malgré certaines longueurs, notamment lorsque Blaire échange d’innombrables messages privés sur Messages avec son copain Mitch, ou que la bande composée également d’Adam, Jess, Val et Kennington discutent de mille et une choses peu intéressantes, le film est brillamment construit et fait montre d’un concept qui avait jusqu’à présent été rarement exploité au cinéma. Certes, la technologie de la webcam avait gagné Rick Rosenthal dans Halloween: Résurrection (2002) et les créateurs de V/H/S avaient quant à eux exploité minimalement la technologie Skype, avec notamment un court métrage assez effrayant merci.

Avec Cybernatural, Leo Gabriadze se lance à fond dans la technologie, utilisant les gros joueurs du Web tels que Skype, mais également Messenger, Gmail et Facebook, afin d’aller toucher directement les jeunes dans leurs zones de confort et leur montrer les dangers du Web à qui ne sait pas s’en servir. La leçon à retenir d’un tel film: faites attention à ce que vous partagez et n’allez surtout pas partager du contenu pouvant offenser certaines personnes de votre entourage, car qui sait ce qui pourrait vous arriver…

Ne manquez pas la deuxième et dernière projection dans le cadre de Fantasia le mardi 29 juillet à 21h45 à la Salle J.A. De Sève (1400, boul. de Maisonneuve Ouest).

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