Critique du film collectif «V/H/S»: une soirée épique en plein cœur du festival Fantasia! – Bible urbaine

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Critique du film collectif «V/H/S»: une soirée épique en plein cœur du festival Fantasia!

Critique du film collectif «V/H/S»: une soirée épique en plein cœur du festival Fantasia!

Publié le 29 juillet 2012 par Éric Dumais

L’engouement était un brin palpable hier soir au Theater Hall de l’université Concordia puisque le festival Fantasia, dans le cadre de sa deuxième semaine, présentait V/H/S, l’un des films les plus acclamés et controversés de la plus récente édition du Sundance, où deux personnes se seraient, selon toute vraisemblance, évanouies lors des toutes premières minutes.

L’œuvre collective, réalisée par David Bruckner, Glenn McQuaid, Radio Silence, Jow Swanberg, Ti West et Adam Wingard, est en fait une série de courts métrages subjectifs qui redéfinissent le genre found footage (matériel retrouvé) et le style caméra à l’épaule mis de l’avant il y a quelques années avec Blair Witch Project (1999) de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez et plus récemment avec Paranormal Activity (2007) d’Oren Peli.

Ainsi, V/H/S est le fruit du travail acharné de six réalisateurs indépendants spécialisés dans l’horreur et à qui l’on a donné carte blanche pour qu’ils réalisent une œuvre située hors des sentiers battus à dans laquelle coups de théâtre, apparitions fantomatiques, sang à profusion et cris déchirants sont la marque de commerce d’un film qui risque d’en faire jaser plus d’un.

Adam Wingard, à qui l’on doit l’excellent long-métrage A Horrible Way to Die (2010), ouvre la marche avec un segment auquel tous les autres courts sont liés et au sein duquel un groupe de voyous s’amusent à casser de vieilles baraques à coups de batte de base-ball, jusqu’à tant qu’ils tombent sur une pièce remplie de cassettes VHS. Près de plusieurs téléviseurs allumés repose un sexagénaire raide mort dans un fauteuil. La puanteur du cadavre en état de putréfaction ne semble pas incommoder les criminels qui s’amusent à écouter des cassettes VHS choisies au hasard et ainsi nous catapulter rapido presto dans une autre histoire…

Parmi tous les courts seulement la moitié vaut réellement le coup, mais il faut avouer que l’ensemble assemblée bout à bout donne un film d’horreur creepy et horrifiant, d’une durée d’environ deux heures.

C’est probablement Ti West, à qui l’on doit The Innkeepers (2011), qui a atteint sans doute atteint le sommet de l’horreur avec un court métrage réaliste et intense dans lequel un couple de vacanciers s’arrête dans un hôtel pour se reposer de ses journées intensives dans les parcs nationaux des États-Unis. De jour leurs activités se déroulent comme sur des roulettes, mais la nuit un inconnu réussi à s’infiltrer dans leur chambre d’hôtel et à les filmer pendant qu’ils dorment…

Autre belle réussite, le moyen métrage de David Bruckner, créateur du film d’horreur The Signal (2007), qui transporte le spectateur droit dans le fantastique et le gore avec un récit éclaté où trois gars éméchés par l’alcool tentent de se farcir deux filles cokées dans une chambre d’hôtel. Surprise, les trois chauds lapins étaient loin de se douter que leur fin était si proche…

Mentionnons au passage le segment de Radio Silence, qui nous a offert le court métrage le mieux réussi en matière d’effets spéciaux. Dans ce récit sinistre et fantomatique, un groupe de jeunes fêtards décident de fêter l’Halloween mais, par malchance, ils se trompent d’adresse et se retrouvent dans une vieille demeure où il se passe des trucs vraiment pas catholiques…

Coproduit par Brad Miska, le fondateur de Bloody Disgusting et l’un des cerveaux derrière Under the Bed, lequel est présenté à Fantasia aujourd’hui même, V/H/S est sans contredit l’un des films d’horreur les plus épeurants de la présente édition de Fantasia. Multipliant les scènes gore et les dénouements tragiques, il est fort à parier que les concepts flood footage et spycam vous donneront bien malgré vous une vague de sueurs froides dans le dos.

Vrai, la caméra à l’épaule est réellement étourdissante à certains moments et les courts de Glenn McQuaid et Jow Swangberg sont peut-être un peu moins surprenants que le reste, mais demeure que les six réalisateurs ont accompli un travail de maître avec ce collage de films. Loin d’être le coup de cœur de l’année, V/H/S reste un bon film d’horreur à voir au moins une fois dans sa vie.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: www.fantasiafest.com

Écrit par: Éric Dumais

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