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Brice et Duplass forment manifestement un duo du tonnerre. Pour en ajouter à leurs multiples talents, ils partagent également la vedette en interprétant eux-mêmes les deux seuls personnages de ce récit bizarre, qui témoigne de leur charmante folie.
Vidéaste amateur en manque de moyens, Aaron (Brice) répond à une petite annonce promettant 1 000 $ à quiconque veuille bien enregistrer sur DVD une journée ordinaire dans la vie de Josef (Duplass), soi-disant atteint d’un cancer. Ce dernier accueille Aaron dans son modeste pavillon estival afin de filmer un documentaire à sa mémoire, destiné à son futur enfant, Buddy. Évidemment, rien ne tourne rond chez le fameux «creep», et son pauvre visiteur se retrouve forcé à feindre la convivialité alors que les malaises se multiplient, jusqu’à une succulente finale qui ne s’oublie pas de sitôt.
Perturbant à souhait et simplement hilarant, Creep est sans contredit le meilleur exemplaire de son genre depuis Tucker & Dale vs. Evil d’Eli Craig. Les sursauts sont nombreux, mais utilisés à bon escient, guillotinant les rires nerveux du spectateur de manière si habile qu’ils en sont presque plaisants.
Ceci dit, ce que le film a de plus mémorable à proposer est un personnage sans égal: insondable et complètement timbré, attachant et repoussant à la fois, Josef oscille perpétuellement entre pathétisme et pur délire, sous le regard incrédule de son compagnon apeuré. Avec une complicité qui transcende l’écran, les deux acteurs se soutiennent mutuellement dans de solides performances comiques se complétant à merveille.
Bien qu’il s’agisse de son tout premier long-métrage, Patrick Brice exprime sa passion de main de maître avec cette œuvre étonnante, la plus agréable surprise que le festival Fantasia ait pu nous réserver cette année… Du moins, jusqu’à maintenant.
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