Conférence de presse du film «Rebelle» de Kim Nguyen

Publié le 1 mai 2012 par Jim Chartrand

Au pays pour environ deux mois, trois tout au plus, la jeune Congolaise Rachel Mwanza, vedette principale du film Rebelle, le plus récent film de Kim Nguyen, a été présentée aux médias mercredi soir dernier au Cinéma Impérial pour parler de son expérience.

Si c’est en quelque part vrai, il serait trop simpliste de résumer la douce jeune fille par l’expression «belle et rebelle». Celle qui a sans aucun doute vécu beaucoup n’a pas de mal à jouer les stars, à poser pour les caméras et à sourire pour les journalistes et les caméramans, mais rapidement, quand on ne s’adresse pas directement à elle, il est facile de la voir retourner dans ses pensées, le regard au loin, semblant encore incapable de s’expliquer la chance qu’elle est en train de vivre. Comme quoi lorsqu’on dit qu’un film peut changer une vie, ce fut entièrement le cas pour cette jeune, dès lors, plein d’avenir, et cette fois, pas pour ce qu’elle a vu, mais bien pour ce qu’elle a vécu.

Elle parle un français fragile, choisit spécifiquement ses mots, mais n’hésite que très rarement quand on lui pose une question. Elle est directe, sincère, mais surtout, reconnaissante.

– Y a-t-il eu des changements notables depuis le prix, le film?
– Avant le film c’était trop bizarre!

– Comment était le tournage?
– C’était très bien.

– Comment était Kim durant le tournage?
– Très très gentil.

Nous dit-elle vraiment toute la vérité? Peut-être pas toujours. Par exemple, lorsqu’on lui demande si certaines scènes ont été plus dures à tourner, compte tenu de la mince ligne séparant sa personne de son personnage, elle répond un «non» catégorique, alors que Kim Nguyen n’hésite pas à la reprendre en affirmant son désaccord, mentionnant leurs engueulades et ces nombreuses fois où il a dû lui crier après pour en faire ressortir le meilleur d’elle-même. Par contre, on est certain qu’elle pense tout ce qu’elle dit, que ce soit avec sincérité ou une touche d’humour.

On pense à cette anecdote amusante où elle a demandé à divers membres de l’équipe, dont le réalisateur, un maigre 20$ pour une paire de souliers, regard abattu en extra, lui permettant d’amasser une somme étonnante pour le prix d’un mensonge démontrant «ses capacités d’actrice hors plateau», comme le dit Kim avec le sourire. Également, lorsqu’on lui demande si elle n’a pas un dernier mot de la fin en français, toujours pas d’hésitation, elle lance, pince-sans-rire: «Je ne sais pas parler français». Mais après le rire, le sérieux, et on sait pertinemment qu’elle l’est lorsqu’elle lance: «Je suis très très contente d’être ici au Canada. Merci beaucoup.»

Parce que, voilà, la jeune fille d’une quinzaine d’année est une révélation. Adorable et allumée, elle fait montre d’un vivant notable et d’une intégrité qui lui vaut de grands honneurs. Elle ne prend jamais les devants et s’assure toujours de laisser la place qu’il faut aux autres. On a beau lui apporter son Ours d’argent, qu’elle a mérité avec raison, et, si elle l’exhibe sans mal, cette fierté semble également être le reflet d’un jeu encore difficile à assimiler. Toutefois, lorsqu’on lui demande si tout ceci lui a donné envie de continuer, de poursuivre dans cette voie, cette carrière, il ne suffit que d’un hochement de tête et d’un sourire affirmatif pour comprendre que oui. Nul doute donc, une vedette est née, une vraie.

Il est désormais possible de voir au grand écran toute l’étendue du talent de Rachel Mwanza dans le film Rebelle de Kim Nguyen, qui a pris l’affiche au Québec le 20 avril dernier.