«Ça sent la coupe» de Patrice Sauvé mettant en vedette Louis-José Houde – Bible urbaine

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«Ça sent la coupe» de Patrice Sauvé mettant en vedette Louis-José Houde

«Ça sent la coupe» de Patrice Sauvé mettant en vedette Louis-José Houde

Quand le hockey ne soigne plus les blues

Publié le 16 février 2017 par Lili Mercure

Crédit photo : Les Films Outsiders et Les Films Séville

Ce film qui attirera plus d'un curieux sera présenté en ouverture des Rendez-vous du cinéma québécois le 22 février Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Ça sent la coupe raconte avant tout l'histoire d'un groupe d'amis qui partage une passion commune le hockey. Le film à la thématique sensible aux Québécois sort en salle le 24 février prochain.

Octobre 2009, la saison du hockey vient de commencer. Une saison qui, dans la réalité, s’est vue prometteuse, car c’est l’année où le Canadien a failli gagner la coupe Stanley avec un gardien de but, Halak, qui n’en laissait pas passer une. Durant cette saison excitante, Max (Louis-José Houde), un fan fini de hockey, se fait laisser par sa blonde Julie (Émilie Bibeau) un soir de match devant tous ses amis. Les semaines qui s’ensuivent font de Max un gars désespéré et brisé en mille morceaux. Il demeure convaincu que sa Julie va revenir. Avec l’aide de ses amis qui lui disent ses défauts l’ayant conduit à sa rupture, il tente le tout pour le tout pour reconquérir Julie.

Pourtant, Max et Julie, ça faisait un bout que ça ne marchait plus. C’était rendu un vieux couple usé pris dans une routine plate. Elle a de l’ambition avec ce qu’on appelle une bonne job. Lui, par contre, ça fait des années qu’il stagne au vieux magasin de souvenirs de Hockey qu’il a hérité de son père après qu’il soit décédé avec sa mère lors d’un accident de voiture sept ans plus tôt. Pour ajouter à la couche de malheurs, la sœur volage et torturée de Max, Nathalie, revient à Montréal après avoir passé sept ans en exil. Nathalie ayant tout juste fait la couverture de Summum, entame une relation avec Phil, le meilleur ami anxieux de Max. Avec les deux autres gars du groupe, Richard et François, ils regardent religieusement la saison qui a créé tant d’émotions dans les foyers québécois.

Un premier rôle dramatique réussi pour Louis-José Houde

Ça sent la coupe se déroule entre le premier match de la saison 2009-2010 des Canadiens et le dernier en série contre les Flyers de Philadelphie sept mois plus tard. Un long processus de deuil d’une peine d’amour pour Max, où les mauvaises décisions se succèdent dans un parcours semé d’embuches. Les différentes étapes de la rupture, suivie du deuil, sont ponctuées par des chapitres qui correspondent aux moments où nous sommes rendus dans la saison du hockey (ex: match 20, 9 décembre 2009). Les chapitres sont écrits en blanc sur un fond noir ce qui donne un ton, mais surtout une manière originale pour décrire, avec des références temporelles, le sentiment du gars qui s’est fait flusher.

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Le film rend à Louis-José Houde un talent qu’on ne lui connaissait pas, celui du drame. Il n’en ait pas moins drôle avec son humour toujours aussi absurde que nous avons connu dans De père en flic ou Le sens de l’humour. Il arbore avec brio le rôle du gars désespéré qui fait toutes les conneries inimaginables qu’une personne au cœur brisé peut faire. Le réalisateur Patrice Sauvé, connu pour avoir réalisé La vie, la vie, Cheech, les séries fantastiques Grande Ourse et L’Héritière de Grande Ourse, exploite bien les multiples facettes de Houde. Le jeu de l’acteur dans ce type de rôle est davantage crédible que celui d’autres humoristes qui se sont prêtés au drame. Un exemple éloquent serait celui de Stéphane Rousseau dans Les Invasions barbares, où il était difficile de croire avec ferveur au côté sérieux, voire dramatique du comique de réputation.

L’humour déséquilibré du scénario

L’adaptation cinématographique du roman de Matthieu Simard est sensible, empreinte d’émotions et nous fait ressentir les périples du personnage principal à l’écran. La thématique évoque un sujet qui touche beaucoup les Québécois: le hockey. Cependant, il n’est pas nécessaire d’être un fan du tricolore pour apprécier ce film. D’ailleurs, le livre Ça sent la coupe s’est vu réédité ce mois-ci chez Stanké à l’occasion de la sortie en salle de l’adaptation cinématographique.

Le film comporte toutefois ses petits défauts. La première partie présente d’une façon plutôt comique la séparation du couple, mais la suite s’essouffle. C’est le but d’une comédie dramatique d’avoir une chute à un certain point du film où le comique cède sa place au drame, mais le scénariste et auteur a peut-être trop pris ce principe à cœur, car on retrouve un sérieux manque de constance dans son humour. On comprend que Max est en peine d’amour, mais on a hâte qu’il passe à autre chose.

Les autres protagonistes, joués par Julianne Côté, Maxime Mailloux, Louis-Philippe Dandenault et Patrick Drolet, ajoutent leurs couleurs au long métrage et rendent l’histoire beaucoup plus divertissante. Une chance qu’ils sont là! Malgré une distribution solide, le film de 90 minutes est scénarisé de façon trop lente, en majorité pour les scènes où Max est seul, en pleine détresse, avec sa télé et son hockey, ce qui rend ces passages plus monotones qu’ils devraient l’être.

La ponctuation des chapitres, chargée de références à la saison du hockey, ainsi que le jeu des acteurs font toutefois de Ça sent la coupe un film d’hiver et de hockey qui en vaut néanmoins le détour!

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