CinémaCritiques de films
Les amateurs de manga attendaient cet événement depuis des lunes. La suite tant attendue du film Blood: The Last Vampire de Hiroyuki Kitakubo, présenté en version anime en 2000, puis adapté au cinéma en 2009 par Chris Nahon, nous promettait un film percutant et plus sanglant que jamais. Les attentes étaient donc démesurées dans cet auditoire excité qui était prêt pour une aventure aussi captivante que sombre. Encore une fois, les créatrices de CLAMP ont fait appel au studio d’animation Production I.G, ce qui leur a permis de nous livrer un rendu aux qualités exceptionnelles.
L’histoire est celle de Mana qui, un soir, décide de prendre le métro de Tokyo comme à son habitude. Personne ne remarque qu’un homme en imperméable commence à saigner du nez. La catastrophe qui s’ensuit est immense, puisque sa transformation inquiétante et rapide le pousse à tuer et à dévorer les gens du wagon, aspergeant de sang les fenêtres et les portes vitrées au grand complet. La seule à ne pas paniquer est cette petite Mana, complètement figée par la vue du monstre dangereux. C’est alors qu’apparaît la chasseuse de vampires Saya, armée de son épée bien aiguisée, et qui semble avoir des comptes à régler. Une relation profonde se noue alors entre les deux filles, lourdement affectées par leurs difficiles réalités respectives.
Au début des années 2000, Blood: The Last Vampire utilisait déjà les techniques d’animation les plus poussées de l’époque, et c’est encore le cas en 2012. Les dessins et autres éléments graphiques (parfois 3D, parfois sous forme de collage photographique redessiné) sont d’une fraîcheur sans nom et d’un dynamisme renversant, et regorgent de détails à couper le souffle.
Pas surprenant que la foule ait été ricaneuse à plusieurs reprises durant la projection, puisque l’humour à la fois direct et subtil des scénaristes Junichi Fujisaku et Nanase Ohkawa surprend constamment. Oui, il y a beaucoup de sang et d’épées tranchantes dans Blood-C: The Last Dark, mais on reconnait également l’aspect spirituel typique des séries CLAMP, le tout étant souvent dirigé vers une certaine morale sacrée, mais légère et pas du tout irritante. Voilà un véritable hymne à l’apprentissage humain face aux choix qui s’offrent à nous dans un monde parfois complexe.
Les textures éblouissantes et les ambiances sombres et mystérieuses incitent à la curiosité du début à la fin et nous gardent en haleine sans une minute de répit. Les créateurs de Blood-C: The Last Dark ont donc remporté haut la main le pari de nous impressionner encore plus qu’auparavant et de livrer la marchandise avec élégance. Mission accomplie!
Appréciation: ****
Crédit photo: www.fantasiafest.com
Écrit par: Olivier Boivin