CinémaCritiques de films

«Avant que mon cœur bascule» de Sébastien Rose: chamboulement émotif brut!
Après son rôle principal dans Fortier (2004) et Maman Last Call (2005), Sophie Lorain, qui a aussi réalisé Les Grandes Chaleurs (2009), revient en tant qu’actrice dans le rôle poignant de Françoise, une veuve anéantie par la mort subite de son mari. Deux jeunes révélations voient le jour dans ce long-métrage percutant et réalisé par Sébastien Rose (Comment ma mère accoucha de moi durant sa ménopause, La vie avec mon père, Le banquet), soit Clémence Dufresne-Deslières et Étienne Laforge, sans oublier le travail brillant d’Alexis Martin et Sébastien Ricard.
Clémence Dufresne-Deslières (Sarah) et Étienne Laforge (Louis) révèlent leur talent et leur authenticité dans le rôle de jeunes adolescents perdus et agités qui n’en finissent plus de se mettre les pieds dans les plats. Sarah, dépravée et seulement âgée de 16 ans, a l’habitude de faire de l’auto-stop et de voler tout sur son passage afin de payer ses dettes à des hommes de bras: sacoches, porte-feuilles, documents, etc. Lorsqu’elle sort un couteau de poche pour menacer Marc (Alexis Martin), ce dernier subit une attaque cardiaque au volant et meurt aussitôt sur la voie d’accotement aux côtés de Sarah.
Ayant pourtant l’habitude de fuir ses problèmes, Sarah décide de faire face à son destin et de retrouver la femme de la victime sans que l’on connaisse trop ses intentions réelles d’entrée de jeu. Sexe, drogue et rock’n roll semble être le leitmotiv du jeune couple d’adolescents toujours catapultés dans des vols de dépanneurs ou des invasions à domicile dans l’unique but d’obtenir de l’argent.
Le caractère du film demeure pesant. À la fois lourd à cause des émotions véhiculées, en plus de la peur et de l’inquiétude constantes qui découlent directement de la psychologie agitée des personnages, ce tableau d’ensemble forme un squelette de tension qui se ressent tout au long du film. Certains passages plus tendres viennent adoucir le tout, mais ce qu’on finit par déceler durant l’écoute, c’est surtout la volonté brute de communiquer qui unit tant ces héros moderne. Malencontreusement, leur tentative de bien faire est rarement réalisée compte tenu du fait que leurs choix, trop souvent ratés, sont imbibés du voile d’une rage de survie.
Le film ne vise pas à faire pleurer le public, mais celui-ci voudrait très certainement tendre une perche à ces personnages attachants qui semblent totalement dépossédés de leurs moyens. Les événements autour desquels gravitent les personnages sont d’un réalisme à s’arracher les tripes. À la fois humain et douloureux, le tout permet une forte compassion inconditionnelle devant de tels salopards au bagage violent et impulsif. Malgré le fléau de la faucheuse qui s’est abattue sur leur vie troublée, cette péripétie finira-t-elle par leur permettre un certain rapprochement sans qu’ils aient peur d’en souffrir davantage?
Le film prendra l’affiche partout au Québec dès le 16 novembre.
Appréciation: ***
Crédit photo: Metropole Films
Écrit par: Olivier Boivin
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