«Ash is Purest White» de Jia Zhang-Ke présenté au Festival du nouveau cinéma 2018 – Bible urbaine

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«Ash is Purest White» de Jia Zhang-Ke présenté au Festival du nouveau cinéma 2018

«Ash is Purest White» de Jia Zhang-Ke présenté au Festival du nouveau cinéma 2018

Pour le meilleur et pour le pire

Publié le 8 octobre 2018 par Mathilde Renaud

Crédit photo : www.bbc.com

L’un des cinéastes chouchous de Cannes, Jia Zhang-ke, est de retour avec son plus récent long-métrage intitulé Ash is Purest White. Le Festival du nouveau cinéma (FNC) a la chance d'avoir mis la main dessus et de pouvoir le présenter au coeur de la section «Les incontournables» de la programmation 2018. Capturant de magnifiques paysages chinois et présentant la détermination d'une femme qui ferait tout pour avoir des réponses à ses questions, Zhang-Ke nous montre, qu'une fois de plus, il veut parler de son pays, et il exécute ce désir de façon très pertinente (ou presque...)

Qiao (jouée par sa belle actrice fétiche Zhao Tao) est en relation avec un homme (Bin, interprété par Liao Fan) dont le métier, qui est louche, n’est pas précisé. Nous savons qu’ils s’occupent tous les deux d’un hôtel et d’un salon de jeux où y sont rassemblés leurs amis. Ils doivent parfois y faire des affaires illégales, car Bin possède une arme à feu afin de se protéger.

Lors d’une balade en voiture, Bin, Qiao et leur chauffeur se font intercepter par des hommes désireux d’affronter Bin. Ce dernier, de même que le chauffeur, se fait attaquer violemment, et Qiao sort de la voiture, armée, puis tire afin de protéger son être aimé.

La séquence suivante nous montre Qiao en prison, car il est interdit d’avoir en sa possession une arme à feu en Chine. Après avoir purgé sa peine de cinq ans, elle retrouve sa liberté, mais Bin n’est pas présent pour l’accueillir. Elle part à sa recherche et fera tout afin d’obtenir des réponses à ses questions…

Bien que cette première partie de l’œuvre soit très bien construite et efficace, ce qui suit est encore plus intéressant. Les actions qui seront posées par Qiao afin d’extorquer des réponses fera d’elle une femme extrêmement déterminée. Elle est intelligente et utilise la manipulation à bon escient, donnant une touche humoristique et unique à l’œuvre.

Zhao Tao est à son meilleur, tout simplement. Elle est convaincante (autant pour le spectateur que pour les autres personnages qu’elle manipule), tout en pouvant être très touchante et s’ouvrir à Bin (et au public, par le fait même). Elle garde cependant la tête froide à tous les instants, montrant sa grande force de caractère à tous ceux et celles qui l’entourent.

Tous ces éléments sont agrémentés de magnifiques paysages de la Chine. Peu de cinéastes chinois se proposent de montrer d’aussi beaux et pertinents décors de leur pays en période contemporaine. Dans Still Life, Zhang-Ke manifestait contre la construction du barrage des Trois-Gorges, et dans Ash is Purest White, il ne s’empêche pas de passer encore quelques commentaires (discursifs et visuels) à ce propos. Il conserve la beauté de son territoire et capture les grands espaces en leur offrant beaucoup d’amour.

Le dernier tiers de l’œuvre est parsemé de moments étranges où les liens avec le récit original deviennent difficiles à reconnaître. Il s’agit ici du plus gros défaut de l’œuvre. Le ton change et laisse place à une– beaucoup trop longue – longueur. La discussion sur les extra-terrestres et la petite apparition de ceux-ci font naître plusieurs questions dans la tête des spectateurs et rappellent des instants de Still Life, un long-métrage plus ancien du cinéaste.

Cette séquence semble très superflue et ne possède pas réellement de lien avec tout le reste. Pendant ces dernières quarante minutes, on en vient à se demander quand l’œuvre se terminera, car tout a été dit. C’est bien dommage, car le début du long-métrage est vraiment remarquable.

Ceci étant dit, ces dernières scènes permettent de développer les différents personnages et apportent des détails intéressants sur ceux-ci. Cela fait en sorte que la boucle est bouclée et que la fin devient claire sur les protagonistes et leurs intentions respectives. Il n’en demeure pas moins que les premières parties du film sont plus intéressantes et plus originales.

Ce début, les paysages, Zhao Tao et son personnage ainsi que la scène violente (qui ferait rougir plusieurs cinéastes qui font continuellement des séquences de ce genre) font en sorte que le long métrage de Jia Zhang-Ke en vaille la peine. 

«Ash is Purest White» de Jia Zhang-Ke en images

Par www.bbc.com

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