«Amitiés sincères» de Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie – Bible urbaine

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«Amitiés sincères» de Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie

«Amitiés sincères» de Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie

L’amitié avant tout

Publié le 19 juillet 2013 par Camille Masbourian

Crédit photo : Les Films Séville

Une amitié vieille de 40 ans, une jeune fille amoureuse, une course à la mairie du 14e arrondissement de Paris, des secrets et des mensonges, et une jolie maison sur l’Île de Ré. Tous les éléments sont réunis pour raconter l’histoire du film Amitiés sincères, des auteurs et réalisateurs Stéphan Archinard et François Prévôt-Leygonie, un film inspiré de leur pièce de théâtre éponyme, présentée au Théâtre Édouard-XII de Paris en 2006.

Paul (Jean-Hugues Anglade), Jacques (Vladimir Yourdanoff) et Walter (Gérard Lanvin), trois quinquagénaires, sont amis depuis toujours ou presque. Jacques, homosexuel à moitié affirmé et propriétaire d’une petite librairie dans le 14e, vit avec ses idéaux révolutionnaires refoulés, le grand secret qu’il cache à Walter depuis toujours et la mort récente de son père. Walter est le propriétaire d’un restaurant, en attente de sa première étoile Michelin, et est aveuglé par l’amour qu’il porte à Clémence (Ana Girardot), sa fille de 20 ans. Et Paul, séducteur et infidèle, est un auteur en panne d’inspiration, qui pourrait bien la retrouver, au contact de Clémence, la fille de son meilleur ami. Voilà d’ailleurs que se développe une histoire entre eux, une histoire dont Walter ne peut être mis au courant, malgré sa haine du mensonge. Et s’il y avait d’autres histoires bien enfouies dont Walter n’était pas encore au courant?

L’histoire à la base n’offre rien de très original. Cette histoire d’amitié entre hommes, ou encore celle où une jeune fille tombe pour un ami de son père, on les a déjà vues. Le personnage de Walter, qui parle fort, qui doit constamment épater la galerie avec son bon vin ou sa grosse voiture, qui ne supporte pas le mensonge mais qui n’est pas prêt à entendre la vérité, cela aussi on l’a déjà vu. D’ailleurs, il rappelle fortement le personnage de François Cluzet dans Les petits mouchoirs. Et ce n’est pas la seule ressemblance entre les deux films. D’une certaine façon, la trame de fond est la même: des amis, des vacances sur le bord de l’eau et des mensonges. Mais cela ne dérange pas tellement, parce qu’on se laisse emporter par cette histoire d’amour et d’amitié plutôt touchante. Si on commence par être agacé par l’attitude de Walter, qui ressent constamment le besoin de contrôler tout et tout le monde, allant parfois jusqu’à dénigrer les autres, on finit par comprendre qu’il s’agit de maladresse plus qu’autre chose. Et Walter finira par s’en rendre compte quand il aura réussi à sortir tout le monde de sa vie. Sauf que la phrase parfaite, c’est son ex-femme (Zabou Breitman) qui la lui dit, alors qu’il lui demande si c’est si difficile de vivre avec lui. «Franchement, ce n’est pas très facile de vivre sans toi non plus», lui répond-elle.

D’ailleurs, tout le film pourrait être résumé ainsi. Les acteurs sont justes, sans être exceptionnels, la réalisation est efficace mais l’histoire est peu originale. La fin est plutôt prévisible, mais on apprécie tout de même, parce qu’Amitiés sincères est effectivement l’histoire d’une très belle amitié. Et si le lien unissant Walter à ses amis est loin d’être parfait, on comprend qu’il est plus fort que tout. Un joli film qui donnera l’envie de partager un repas et du bon vin avec ses amis.

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