«Alphée des étoiles» d’Hugo Latulippe: la fée du bonheur – Bible urbaine

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«Alphée des étoiles» d’Hugo Latulippe: la fée du bonheur

«Alphée des étoiles» d’Hugo Latulippe: la fée du bonheur

Publié le 12 octobre 2012 par Camille Masbourian

À la naissance d’Alphée, les médecins ont vite constaté que quelque chose ne tournait pas rond. Au bout de quelques mois, le diagnostic est tombé: Alphée était atteinte du syndrome Smith-Lemli-Opitz, une maladie orpheline retardant son développement neurologique et musculaire. Dans le film Alphée des étoiles, son papa, le cinéaste Hugo Latulippe, lui livre une véritable lettre d’amour.

Alphée des étoiles n’est pas un documentaire sur la maladie qui touche sa fille, ni même sur les familles vivant avec un enfant différent. Il a choisi de faire un film sur le personnage qu’est Alphée. Parce que malgré des difficultés à suivre les autres enfants de son âge, à parler ou à compter, Alphée a une propension pour le bonheur et la joie de vivre.

Alors qu’elle était âgée de cinq ans, donc à l’âge d’entrer à l’école, les parents d’Alphée n’étaient pas certains qu’elle soit prête à se mêler aux autres enfants de son âge. Allant à l’encontre des pronostics parfois pessimistes des docteurs, Hugo Latulippe et sa conjointe, l’écologiste Laure Waridel, ont fait le pari de suivre leur instinct. Ils ont quitté le Québec pour s’installer dans un petit village des Alpes suisses, loin de leurs vies trop rapides et effrénées. Pendant un an, ils voulaient laisser Alphée se développer à son propre rythme.

Tout au long du film, on suit une Alphée souriante et joyeuse qui choisit le chemin le plus difficile quand elle marche en montagne avec son papa, qui parle aux vaches et qui fait la lecture à Tintin caché quelque part dans le ciel. En Suisse, Alphée a été inscrite dans une classe de pré-maternelle pour voir comment cela se passerait. Aux dires d’Hugo Latulippe, à la fin de l’année scolaire, l’institutrice d’Alphée, pourtant un peu réticente quelques mois plus tôt, a dit qu’avoir su ce que la fillette apporterait aux autres enfants, elle aurait souhaité l’avoir dans sa classe.

Dans sa narration, Hugo Latulippe parle à sa fille, lui racontant ses progrès, les moments passés ensemble, ce qui l’inquiète, ce qui le rend fier ou ce qui le fait rire. Mention spéciale à une scène où Alphée se fait agacer par un autre enfant lors d’une sortie de classe. Des images qui n’ont pas toujours dû être faciles à tourner pour le réalisateur.

Extrêmement touchant par son propos, le film est également illustré de magnifiques images qui donnent le goût de s’exiler dans les Alpes pour quelques mois. Alphée des étoiles suscitera des questions et certainement un débat sur l’accès à des services spécialisés pour personnes handicapées. Loin d’être moralisateur, le film d’Hugo Latulippe est plutôt une lettre à sa fille, oui, mais aussi une lettre livrée au reste du monde sur la beauté de celui-ci. On en sort profondément émus et touchés en se disant qu’on a tous besoin d’une Alphée dans la vie.

Appréciation: *****

Crédit photo: http://www.facebook.com/AlpheeDesEtoiles

Écrit par: Camille Masbourian

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