4 bonnes raisons de visionner le documentaire «Billie Eilish: The World’s a Little Blurry» sur Apple TV+ – Bible urbaine

Cinéma

4 bonnes raisons de visionner le documentaire «Billie Eilish: The World’s a Little Blurry» sur Apple TV+

4 bonnes raisons de visionner le documentaire «Billie Eilish: The World’s a Little Blurry» sur Apple TV+

Une année dans la vie d’une jeune artiste devenue un véritable phénomène

Publié le 2 mars 2021 par Vincent Gauthier

Crédit photo : Tous droits réservés @ Apple TV+

Il est difficile de parler de musique pop sans parler de Billie Eilish. En effet, depuis son arrivée sur la scène en 2017, la chanteuse américaine, par son audace, son style fougueux et sa signature artistique, a complètement changé le paysage et les discussions au sujet de la culture pop en général. Avec une entité artistique à la fois réfléchie et originale, et bien sûr du talent à revendre, la jeune femme de 19 ans est devenue, du jour au lendemain, un véritable phénomène.

Pour souligner l’ascension de Billie Eilish au sein de l’industrie musicale, un film documentaire a été produit, en collaboration avec Apple TV+, afin d’offrir aux fans un accès privilégié dans le quotidien de l’artiste. En effet, ce documentaire brosse un portrait de la popstar, mais aussi de l’adolescente qui se cache derrière le phénomène, en montrant comment celle-ci arrive à naviguer entre sa vie personnelle et professionnelle.

Réalisé par R.J. Cutler, ce film, d’une durée de deux heures et demie, documente les phases d’écriture et d’enregistrement, et la sortie de son album When We All Fall Asleep, Where Do We Go? Le spectateur a aussi accès  à des captations de ses spectacles, présentés à guichets fermés, des apparitions de Billie dans des festivals, des entrevues accordées à la radio et dans des magazines, de même qu’un extrait de sa soirée triomphante au Grammy’s.

Êtes-vous prêt.e pour un tour d’horizon en quatre points sur Billie Eilish: The World’s a Little Blurry? C’est parti!

Un portrait unique d’une adolescence atypique

Ce documentaire réussit avec brio le défi de mettre de l’avant la dichotomie entre la popstar et l’adolescente. Car il faut se rappeler qu’avant de devenir l’artiste «mythique» qu’elle est aujourd’hui et de remplir les arénas et les plus grandes salles de spectacle du monde entier, Billie Eilish était une jeune fille comme les autres, au fond.

Ainsi, l’oeuvre souligne en quelque sorte «l’absurdité» d’être à la fois une adolescente et une célébrité, en montrant plusieurs scènes qui s’ancrent dans le quotidien de Billie et de sa famille. Mais il n’est pas rare qu’on soit transporté «abruptement» vers une nouvelle scène où on la voit en train de performer devant une foule en délire!

De plus, il est super intéressant de voir Billie Eilish affirmer que son album est numéro un dans trente-sept pays, alors que sa mère est tout bonnement en train de faire une brassée de lavage dans la pièce à côté.

Le culte de la célébrité, ici, n’est pas vénéré, mais plutôt banalisé, et cela prouve bien que les artistes que nous glorifions sont, après tout, et malgré leur succès énorme, des humains comme les autres.

De fait, Billie Eilish est montrée sans parure, comme une adolescente «normale», avec ses insécurités et ses désirs d’accomplir des choses «normales», comme avoir un copain, passer son permis de conduire, ou avoir sa première voiture.

C’est une vision rafraîchissante de la gloire et de la célébrité qui traduit bien toute la part d’humanité qui se cache derrière le phénomène.

Une vision artistique précoce et puissante

Ce qui m’a le plus impressionné lors du visionnement de ce documentaire, c’est le fait que Billie Eilish est hyper impliquée dans chacun des aspects de sa carrière. En fait, elle a une vision tellement précise de ce qu’elle souhaite accomplir artistiquement parlant, que ce soit au niveau de la sonorité de ses chansons ou de la réalisation de ses vidéoclips, qu’elle n’hésite jamais à défendre ses choix et sa vision, et ce, toujours avec aplomb.

Un exemple concret: j’ai pu mieux saisir sa démarche artistique et sa personnalité aussi lors de la création du vidéoclip pour la chanson «when the party’s over», de l’idée de base, qu’elle a écrite elle-même dans son cahier de notes, à la répétition des prises de vue, qu’elle tenait à voir en action dans son clip, jusqu’à la journée du tournage, où elle semblait très irritée, comme sa vision n’avait pas été totalement respectée par l’équipe de tournage.

«From now on I wanna direct my own videos»

À cette période critique où la majorité des jeunes de son âge se cherchent et ne savent pas encore qui ils sont et ce qu’ils désirent accomplir dans la vie, j’ai été frappé de découvrir une jeune femme de même pas vingt ans être autant en pleine possession de ses moyens. Dans le fond, Billie sait ce qu’elle veut, et elle est prête à tout faire pour voir sa vision artistique se concrétiser.

Billie Eilish: The World’s a Little Blurry agit comme une preuve de son génie précoce et de son talent indéniable, et montre comment la musique et la création sont parfois innées chez certains individus.

Un rejet de l’industrie

Billie Eilish a la réputation d’avoir un franc-parler et un esprit assez confrontant, et ici, ce côté rebelle est démontré à travers son refus de faire semblant et de répondre à des critères et à des exigences qu’elle juge dépassés.

À travers le film, on découvre en effet une scène durant laquelle Billie apprend la date butoir pour la finalisation de son album, et le délai, visiblement, ne semble pas faire son affaire; on la voit littéralement fâchée, et la pression de sa maison de disque, pour qu’elle produise un hit, vient aussi créer des frictions entre son frère et elle: «Did my brother come in here and belittle my idea of a song that I wrote, that he was trying to turn into something else because it’s ‘’not for everyone?’’ Is that what happened?’’

Plus tard, elle devient émotive lorsqu’elle réalise à quel point sa vie sera désormais surveillée et jugée par le monde entier. Un autre exemple: après avoir été forcée de faire un meet & greet avec des fans et des gens «importants» de l’industrie du monde de la musique par ses managers, elle dénonce le fait qu’à ce moment-là, elle souffrait mentalement et physiquement, et qu’elle aurait dû avoir le droit de refuser de le faire.

On la voit alors prendre conscience qu’elle ne pourra plus jamais être «anything else but perfect» aux yeux des autres, et ce, pour le restant de sa carrière. Ce qui est inhumain, voire impossible pour elle.

Pour une jeune femme qui a déjà vécu des épisodes dépressifs et des blessures physiques importantes qui ont rendu son quotidien plus complexe qu’il l’est déjà, c’est comme si l’amalgame rendait sa vie plus difficile encore.

Un entourage chaleureux et attachant

La façon dont la carrière de Billie Eilish s’est construite est assez inhabituelle, soulignons-le. En effet, sa famille est impliquée dans tous les aspects de sa vie professionnelle. Avec son frère, elle crée sa musique dans la chambre qu’elle occupe toujours dans la maison familiale. Ses parents la supportent inconditionnellement, et ils l’accompagnent même partout. Elle souligne d’ailleurs l’absurdité de la situation à un moment donné.

«I’m nominated for six Grammys, and I’m still in the same little stupid backyard.»

Ses géniteurs, Maggie Baird et Patrick O’Connell, naviguent dans cette jungle qu’est le show-business avec un seul but en tête: rendre l’expérience la plus normale possible pour leur fille, tout en essayant au mieux de garder Billie ancrée dans la réalité «vraie», en lui insufflant une vision saine de son succès.

C’est très touchant, à ce moment précis du film, de réaliser tout l’amour qu’ils ont pour leurs enfants. Et ils font tout pour que la célébrité n’interfère pas trop dans leurs vies, mais surtout pour celle de leur fille, afin de lui éviter les désastres subis par trop de jeunes femmes avant elle. Je pense ici à Lindsay Lohan, Miley Cyrus et Amanda Bynes notamment. La liste est tragiquement longue…

De plus, la relation particulière entre son frère Finneas et elle, qui produit et écrit en sa compagnie bon nombre de ses chansons, est également omniprésente dans le documentaire, et R.J. Cutler a réussi avec doigté à capturer ces moments d’intimité entre frère et soeur. À plusieurs reprises, on les voit rire ensemble lorsqu’ils travaillent. Ils créent des poignées de main entre les enregistrements, ils écrivent des paroles idiotes juste pour s’amuser, bref, ils lâchent leur fou, mais au final, ils s’assurent toujours d’aller dans la même direction artistique et créative.

On voit également comment leur relation professionnelle peut compliquer leur relation personnelle, car en soi, c’est un défi pour eux de jongler entre leur statut de frère et soeur, et celui d’artistes dont les visions artistiques peuvent diverger par moments. À l’instar de ses parents, Finneas fait ce qu’il peut pour protéger sa sœur, en assumant une grande partie de la pression exercée par leur maison de disque. Par exemple, lorsque le label met de la pression pour qu’ils créent un hit, il débat avec ses parents à savoir s’il devrait en parler à Billie, ce qui montre une certaine appréhension face à la complexité de l’industrie musicale.

Au final, il est touchant de voir cet amour inconditionnel entre les membres de la famille Eilish, et ce, tout au long du documentaire. Lorsque Billie est submergée par ses craintes personnelles ou par une relation amoureuse unilatérale, ou lorsqu’elle doute d’elle-même et des autres, sa famille est toujours là pour lui rappeler qu’elle a déjà tout l’amour dont elle a besoin autour d’elle. Et c’est ça le plus important.

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