Cinéma3 bonnes raisons de
Crédit photo : Prime Video
Pour découvrir l’être humain derrière la star
Ce documentaire réussit totalement à présenter l’humaine derrière la célèbre chanteuse québécoise. On y voit une Céline peu maquillée et vêtue de manière décontractée, mais qui brille néanmoins grâce à sa personnalité charismatique.
Son authenticité, déjà bien connue de tous, est totalement mise au premier plan. Comme à son habitude, elle fait preuve de transparence avec le public qui la soutient et envers lequel elle se sent redevable. C’est pourquoi elle n’hésite pas un seul instant à se montrer affectée par sa maladie, avec ce souci d’être la plus fidèle possible envers ses admirateurs et ses admiratrices.
Tout au long de Je suis: Céline Dion, documentaire d’une durée de 1 h 42 min, la force de caractère de Céline est tout aussi remarquable. Lors d’une scène particulièrement touchante, à près d’une heure après le début du film, on la voit pousser un long soupir et, en retenant difficilement ses larmes, annoncer au public qu’elle est atteinte d’une maladie dégénérative, tout en sachant très bien qu’elle risque d’en décevoir plusieurs avec cette annonce.
En même temps, elle doit combattre une maladie imprévisible, qui a pris possession de son corps et qui l’empêche d’exercer son métier. Un sentiment d’impuissance est transmis à travers l’écran.
Mais ce qui semble la troubler le plus, au fil du visionnement, c’est sans contredit le fait qu’elle est incapable désormais d’utiliser sa voix comme auparavant. Malgré tout, elle souhaite retrouver ses fans et elle assure tout mettre en œuvre pour y arriver, multipliant les séances en physiothérapie lors desquelles elle doit effectuer divers mouvements dans le but d’améliorer sa mobilité.
On rencontre aussi l’accro à la mode qui, tout au long de sa carrière, s’est amusée avec les tendances. La visite de son entrepôt, où sont rangées plusieurs des tenues qu’elle a portées au fil des ans, ravive forcément des souvenirs: des robes les plus extravagantes aux sublimes chaussures signées Dior, chaque pièce a son histoire et occupe une place de choix dans le cœur de la chanteuse.
Céline Dion explique que son obsession pour les chaussures est telle qu’elle a pris l’habitude de se procurer des modèles dans des tailles différentes de la sienne, quitte à se déformer les orteils pour pouvoir les porter!
On nous présente également la mère, la sœur, la fille et la femme pour qui la famille est au centre de ses priorités. On rencontre ses parents, Thérèse et Adhémar Dion, qui étaient eux aussi musiciens, et qui lui ont très tôt transmis l’amour de la musique. Son mari, René Angelil, qui était aussi son gérant, est aperçu à ses côtés lorsqu’elle commence dans le show-business, et un peu plus tard, au moment d’assister à la naissance de leurs trois fils, René-Charles, l’aîné, et les jumeaux Nelson et Eddy Angélil.
Pourtant, même si elle semble bien entourée dans la vie, ses deux plus jeunes fils et son fidèle compagnon à quatre pattes, Bear, sont les seuls de sa garde rapprochée à apparaître à l’écran.
Pour (re)visiter des moments clés de la carrière et de la vie de la chanteuse
Lors des premières minutes du documentaire, on peut voir une Céline adolescente, qui peine à parler anglais et qui admet que son plus grand rêve est d’avoir une carrière à l’international et de pouvoir chanter toute sa vie.
Tout au long du documentaire, des vidéos d’elle défilent et la montrent sur scène, heureuse de faire ce qu’elle aime le plus au monde.
Les images d’elle en spectacle remontent jusqu’à sa plus récente tournée, ironiquement nommée Courage. On la voit pleine d’énergie, alors qu’elle atteint sans effort les plus hautes notes!
Des photographies d’elle, toute petite et entourée de sa famille, de même que des anecdotes sur son enfance, comme la fameuse tarte à la carotte cuisinée par Maman Dion lorsque le frigo était vide, permettent de mieux comprendre le milieu dans lequel elle a grandi, de même que ces moments à la fois tendres et intimes risquent de plaire aux admirateurs inconditionnels.
Même si, pour son public québécois, les images d’archives et l’histoire de sa vie ne constituent rien de nouveau en soi, elles permettent néanmoins d’en apprendre davantage sur l’artiste pour ceux et celles qui le souhaitent. Cependant, ces dernières mettent également en évidence les changements qui sont survenus avec ses ennuis de santé. La comparaison est, disons, frappante!
La réalisatrice s’est également assurée d’inclure des moments cocasses filmés lors de talk-show où il est possible de voir la diva québécoise dans un contexte plus détendu. Ces moments soulignent de belle façon son sens de l’humour et sa spontanéité.
On sent, après le visionnement, que c’est un choix délibéré d’avoir tourné un documentaire un peu plus joyeux et qui ne définit pas la chanteuse uniquement par sa maladie. Même que les quelques fois où l’on voit Céline Dion vivre des moments plus difficiles ne rendent pas pour autant le visionnement pénible, puisqu’elle semble toujours aussi passionnée et convaincue qu’elle prendra du mieux.
Pour avoir un aperçu de sa maladie rare
Dès le commencement du documentaire, il est possible de découvrir comment Céline s’est rendu compte que quelque chose n’allait pas.
Elle explique, entre autres, que les premiers signes de la maladie se sont manifestés par des spasmes dans la voix, symptôme qui affectait ses performances. Tout ce temps, et jusqu’à la fin de l’année 2022, elle ignorait ce qu’elle avait. Elle tentait du mieux qu’elle pouvait de diminuer la douleur à l’aide de médicaments, qu’elle augmentait dans l’espoir d’alléger la douleur.
Sur scène, il lui arrivait même de taper sur son micro pour faire comme s’il ne fonctionnait plus afin d’éviter tout soupçon. Comme elle le confie à la caméra, elle a longtemps dû mentir pour cacher son état, ne sachant pas quoi dire à ses nombreux admirateurs.
Puis, elle a finalement obtenu un diagnostic qui a totalement bouleversé sa vie…
Même si une première crise est observable dès le début du documentaire, ce n’est qu’à la toute fin que l’on peut réellement prendre conscience de la gravité de son état. En pleine séance de physiothérapie, l’interprète de 56 ans subit une crise importante.
La scène, qui a véritablement duré 40 minutes, a été réduite à cinq minutes, mais très intenses!
Lors de celle-ci, on voit Céline allongée et dans l’incapacité de bouger. Ses membres sont raides et crispés, des larmes coulent de ses yeux exorbités, et on l’entend crier de douleur, alors que son équipe se rassemble autour d’elle pour lui venir en aide. Il s’agit sans aucun doute du moment le plus marquant du film!
Lorsqu’elle revient finalement à un état plus stable, elle prend le temps d’expliquer le sentiment de honte qu’elle vit chaque fois qu’une crise se produit. La réalisatrice Irene Taylor a d’ailleurs expliqué en entrevue que Céline n’a rien voulu changer; au contraire, elle a insisté pour garder ce moment qui montre bien la sévérité de sa condition.
Bien qu’elle soit difficile à regarder, cette scène pourrait certainement permettre de mieux mettre en lumière cette maladie encore très peu connue de nos jours et qui nécessiterait un traitement plus efficace.
Le syndrome de la personne raide est un trouble neurologique dégénératif extrêmement rare. Il attaque le cerveau et le système nerveux central, et provoque des spasmes musculaires ainsi qu’une raideur dans tout le corps.
Le seul traitement actuellement disponible consiste à administrer des médicaments afin de réduire la douleur.