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Un grand «X» laissait sa marque sur le calendrier de bien des gens en date du 5 mai. Le Cabaret du Mile End accueillait en effet le très prometteur David Giguère pour un fabuleux festin de musique électro-pop. Le jeune musicien s’en est donné à cœur joie avec son piano et ses quatre musiciens afin d’offrir une soirée endiablée qui restera à jamais gravée dans le ciel du Mile-End.
Le vin rouge coulait à flot en première partie de la soirée avec la charmante Gabriella Hook, originaire de Saskatchewan, laquelle était accompagnée pour l’occasion du trompettiste Christian David. Corps, âme, soul et jazz étaient déversés sur scène. Le public se dandinait au rythme de la musique. Ce passionnant duo nous inspirait l’évasion, l’aventure, bref, un bon cru pour décrocher de notre train-train quotidien. L’habillage musical était brut et nous transperçait d’images figuratives très efficientes. Malheureusement, au niveau de la composition et de la conciliation, le tout n’était pas très recherché ni approfondi. Un semblant de paramnésie prenait d’assaut les cerveaux. Une vague impression de déjà-vu à la Ingrid Michaelson, au sensoriel grain d’épice de Norah Jones et au feu sacré de Regina Spektor.
C’est sous une salve d’applaudissements que David Giguère est apparu sur scène avec une énergie prophétique et des jeans délabrés. Batterie, guitare, piano, amalgame de voix timbrées, animales et sauvages ont réchauffé la salle de l’Avenue du Parc. Tout était frais, pur et maîtrisé. Un orgasme en vue. «Je suis content d’être là, merci, vraiment, je suis content» évoque David Giguère dans un soupir de ravissement. Son assouvissement et sa reconnaissance l’ont amené à savourer chaque seconde, chaque son, chaque rire. Son aisance dans l’interprétation de la pièce «La chose» en a d’ailleurs subjugué plus d’un, sans oublier la confortable ronde de «Viens que je te griffe», une de ses premières compositions.
Hisser haut, le premier album de Giguère réalisé par Pierre-Philippe «Pilou» Côté, a connu et connaît toujours un franc succès. Un album hybride entre les méandres subtils d’un Pierre Lapointe et d’un Claude Léveillé. L’acteur de formation s’est rapidement promulgué grâce à son apparition remarquée dans le film Starbuck de Ken Scott, où il a interprété à la fin du film la chanson «L’atelier». Ce jeune muscadin n’a pas pourtant fini d’épater la galerie. Entre le piano, la guitare et la voix d’ange de Camille Poliquin (la choriste au chant éclatant), David Giguère tient sa place et la mérite amplement. Il nous rapporte des amas de trésors oubliés, bref, un véritable fouillis harmonieux! Un désordre de merveilles en connivence avec des instruments vivants aux pouls révélateurs.
Appréciation: ****
Crédit photo: Facebook de David Giguère
Écrit par: Justine Boutin-Bettez