LittératurePolars et romans policiers
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Lors d’une perquisition chez Rosen Mitchell, un caïd de la mafia juive, les inspecteurs de la Sûreté du Québec Bernard Auclair et Nancy Brouillard découvrent une collection inédite du peintre québécois Paul-Émile Borduas, décédé 50 ans plus tôt. N’étant point de grands connaisseurs de l’art moderne, les deux agents confient leur trouvaille à Stéphane Aquin, conservateur au Musée des Beaux-Arts de Montréal, qui leur avoue tout de go que cinq des dix toiles sont des fausses. Ébahis par les aveux de leur partenaire, Bernard et Nancy vont tenter de découvrir l’identité du faussaire. Ils vont remonter jusqu’aux signataires de Refus Global, dans lequel on retrouvait les revendications d’artistes de renommée mondiale tels que Jean-Paul Riopelle, Claude Gauvreau, Pierre Gauvreau, Fernand Leduc et Françoise Sullivan. Parallèlement à cette enquête, deux groupes rivaux, juifs et russes, s’affrontent dans une lutte sans merci où les cadavres tombent du ciel comme des mouches. Bernard et Nancy arriveront-ils à démystifier le mystère entourant les toiles de Paul-Émile Borduas avant qu’une guerre féroce n’éclate entre les deux clans rivaux?
Fidèle à son style, Mario Hade nous livre ici un roman similaire au Secret Nelligan, dans lequel l’ensemble des péripéties tournaient autour d’un meurtre ayant été commis à l’époque où vivait le «prince des poètes». Dans L’Énigme Borduas, les péripéties tournent elles aussi autour d’un meurtre, celui de l’avocat Me Frank Abramovich, mais cette fois-ci la vie des deux protagonistes a grandement évolué; ils habitent maintenant ensemble et vivent une vie sentimentale quasi idyllique, si l’on soustrait le fait que leur métier d’enquêteur n’est pas toujours de tout repos. Pour un lecteur habitué à l’univers de Hade, l’évolution des personnages est très intéressante. L’auteur semble même avoir tiré parti de cette nouveauté pour accoucher, ici et là, de scènes érotiques fort explicites qui n’ajoutent, cependant, aucune pertinence à l’évolution du récit.
Mario Hade possède une grande facilité à inventer une histoire et à lui attribuer des faits vérifiables ainsi que des personnages réels ou fictifs. Résultat, ses histoires sont davantage réalistes, voire plus probables, et le suspense est d’autant plus captivant pour le lecteur. L’auteur maîtrise mieux son style et ce troisième roman risque de plaire, malgré ses rares imperfections, aux lecteurs avides de polars façon Jean-Christophe Grangé ou Chrystine Brouillet.
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de la rédaction