MusiqueCritiques d'albums
Critique de l’album «Hisser haut» de David Giguère
Dernier-né de l’étiquette Audiogram, David Giguère est l’un de ces jeunes artistes ayant très tôt compris, comme Alex Nevsky, Peter Peter ou Xavier Dolan, les bienfaits d’un toupet lui tombant sur le visage. Hisser haut, son premier album disponible en magasin le 24 janvier, a été réalisé par Pierre-Philippe «Pilou» Côté (Champion, Electrik Bones, Elisapie Isaac) et dirigé par Ariane Moffatt.
Avec Hisser haut, David Giguère, âgé seulement de 23 ans, frappe haut et fort avec un album d’une rare intensité, des mélodies pop françaises singulières, ainsi que des textes rythmés à souhait. «L’Atelier», le premier extrait, a d’abord été entendu par les cinéphiles dans Starbuck de Ken Scott, et plus récemment sur le web, où le réalisateur louri Philippe Paillé a filmé des images saisissantes de différents corps en mouvement en direct de La Belle Renée, une ancienne friperie. Cette notion de l’organique, ainsi que celle de l’errance, sont d’ailleurs les matières premières d’un album inspiré en quelque sorte par le suicide de sa mère, évènement tragique ayant marqué son quatrième anniversaire. David Giguère, en tant qu’artiste nostalgique, réfléchi et libre-penseur, offre à travers sa musique un regard humaniste sur le temps, la vie et l’avenir (incertain) du musicien. La poésie de Giguère, loin de celle du regretté Hector de Saint-Denys Garneau, manque certes un peu de profondeur, mais les rimes, au final, complètent très bien l’équation. Les mélodies jonglent ici et là entre l’originalité du Husky, la poésie solitaire de Dumas et la pop française de Béatrice Martin. Majoritairement pop, la plupart des chansons contiennent des sonorités électroniques, outre la pièce titre «Hisser haut», où le collaborateur Emmanuel Schwartz vient rapper l’espace d’un moment. Parsemé de lieux pittoresques et incontournables, Hisser haut est un long voyage initiatique où le temps s’arrête lorsque la poésie est à son comble, surtout sur les airs nobles des chansons «Désirs», «L’Atelier», «Encore» et l’exquise «Carambolage».
Appréciation: ****
Ne manquez surtout pas le spectacle-lancement de David Giguère au National (1220, Ste-Catherine Est) le jeudi 26 janvier 2012 à 20h. L’entrée est libre et plusieurs invités spéciaux seront également de la partie.
www.david-giguere.com
Crédit photo: Audiogram
Écrit par: Éric Dumais
Rédac' en chef mordu de lecture et d'arts vivants
Passionné de yoga, de méditation, de littérature et d'arts de la scène, Éric jongle au quotidien pour satisfaire ses envies du moment.
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