Le groupe de métal japonais Boris au Bar Le Ritz P.D.B. de Montréal

En première partie, on a pu entendre le groupe montréalais CHRIST qui fait dans le métal ambiant; certains qualifient leur musique de drone métal. En fait, c’est très atmosphérique comme métal et ça ressemble par moments à du post-rock. Le quatuor, formé de très bons musiciens, a offert une belle prestation, et la foule présente en grand nombre écoutait attentivement. Une belle découverte.

Puis c’est dans un bar plus que rempli, aux allures de sauna en cette soirée caniculaire montréalaise, que les gens se sont entassés pour entendre les Nippons de Boris célébrer le 10e anniversaire d’un de leurs albums emblématiques, Pink. Cet album vient d’être réédité en version Deluxe, augmenté de neuf pièces enregistrées pendant les sessions de Pink, en 2005, mais jamais sorties sur disque.

Le groupe a surtout interprété les pièces du Pink original, mais a quand même joué quelques-unes des Forbidden Songs, dont «Are You Ready?» Pour ceux qui ne connaissent pas Boris, le trio japonais existe depuis plus de vingt ans (mais n’a rien perdu de sa fougue) et est extrêmement respecté dans le milieu métal, et bien au-delà. Leur style est difficile à définir; même s’ils donnent beaucoup dans le noise, ils y mêlent du shoegaze par moments, mais aussi de l’ambient à d’autres.

Sur scène, bien mis et tout de noir vêtus, les membres de Boris ont une allure plus élégante que métal traditionnel. Le guitariste et chanteur Wata est arrivé avec sa guitare à manche double et saluant la foule, la guitariste-bassiste Takeshi s’est faite plus discrète, tandis que le batteur Atsuo s’est installé à son instrument derrière lequel un immense gong trônait.

Et là, c’était parti. Avec «Black Out». Fort. Très fort. Les gens à l’avant ont senti le vent venant de la pile d’amplificateurs leur balayer les cheveux. Le son était si fort qu’après quelques morceaux, votre humble serviteur a dû changer de place, craignant la surdité malgré des bouchons

Cela dit, le groupe joue fort mais bien. Ils ont offert une solide performance, se promenant entre le noise et le métal plus traditionnel, le feedback de shoegaze et des pièces instrumentales plus atmosphériques. Les gens dans la foule étaient comme fous devant leurs idoles, certains trashaient par moments et d’autres ont fait aller leurs signes de devil dans les airs en suivant le beat créé par le gong. Tout un spectacle.

Ces vétérans nous ont prouvé qu’ils en avaient encore dedans et la foule est rentrée chez elle comblée, heureuse d’avoir assisté à un très bon concert et un peu plus sourde que la veille.