Edward Sharpe & the Magnetic Zeros avec Hein Cooper au Métropolis de Montréal – Bible urbaine

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Edward Sharpe & the Magnetic Zeros avec Hein Cooper au Métropolis de Montréal

Edward Sharpe & the Magnetic Zeros avec Hein Cooper au Métropolis de Montréal

Créateur de moments

Publié le 17 juillet 2016 par Catherine Martellini

Crédit photo : www.facebook.com/themagneticzeros

Après avoir fait fureur l’an dernier à Osheaga, Edward Sharpe & the Magnetic Zeros est revenu prêcher sous le toit du Métropolis vendredi soir plutôt qu’en plein air. Si les disciples qui attendaient le groupe californien n’étaient pas en aussi grand nombre qu’on aurait pu le penser à la suite de sa visite précédente, il demeure que les gens présents ont bu les paroles d’Alex Ebert et l’ont suivi dans ses psaumes hippies.

Les premières parties ont souvent de la difficulté à rassembler une foule attentive. Ce n’était pas le cas hier où un bel accueil a été réservé à l’Australien Hein Cooper qui a produit et enregistré son premier album The Art of Escape entièrement à Montréal.

Seul sur scène et alternant entre guitare et synthé, l’artiste avait visiblement déjà créé une intimité avec son public qui connaissait par cœur certaines pièces comme «Rusty» et «The Art of Escape», même si l’album n’est sorti qu’en mai dernier. «The Real» a aussi capté l’attention et déclenché une onde dansante. On peut déjà prédire que la popularité du musicien de Sydney augmentera au fil de sa tournée.

La troupe d’Edward Sharpe & the Magnetic Zeros, qui a raturé d’ailleurs Edward Sharpe du nom du groupe sur la couverture de leur dernier album PersonA, a ensuite tardé à fouler les planches du Métropolis. On aurait dit qu’elle attendait que la salle soit comble, ce qu’elle n’allait pas être.

Les dix musiciens masculins qui composent maintenant la formation ont fini par entrer sur scène à leur rythme, prenant place derrière leur instrument respectif pour nous en mettre plein les oreilles. Fidèle à lui-même, Alex Ebert, le preacher en chef, a imposé sa présence charismatique dès les premières notes tirées du nouvel opus.

Hautement spontané, Alex a demandé à la foule dès la troisième chanson ce qu’elle avait envie d’entendre. C’est d’ailleurs ce qui a le plus marqué la soirée de vendredi, cette volonté du chanteur à faire participer le public, à l’intégrer à son spectacle comme si chacun des gens présents était un membre à part entière de la troupe.

Cette proximité avec l’assistance engendrait certes certains temps morts qui coupaient parfois l’élan des spectateurs. À «Up From Below», par exemple, le chanteur a laissé ses musiciens se répondre entre eux pendant qu’il allait se servir une coupe de vin rouge et une cigarette, cigarette qu’il a semblé mettre dans sa poche arrière lorsqu’il s’est décidé à se faire entendre…

Mais c’est là toute la signature d’Alex qui adore créer des moments, comme on avait pu le voir en 2015 à Osheaga où il avait fait durer une chanson assez longtemps pour accueillir un homme en fauteuil roulant qui était porté par le public jusqu’à la scène.

Vendredi soir, l’artiste avait envie de discuter avec les gens présents et descendait souvent dans le public pour être à ses côtés. Il a notamment remarqué qu’une fille à l’avant avait apporté un tambourin, puis a demandé qui d’autre avait un instrument avec lui. Un jeune homme s’est ensuite exécuté au mélodica et a offert une belle performance qui s’intégrait bien à la pièce jouée.

À «I Dont Wanna Pray» de l’album Here, plutôt que chaque musicien chante sa partie comme à l’habitude, Alex a passé le micro à un spectateur pour qu’il raconte son histoire en français, ce qui lui a valu une ovation grâce à ses rimes bien québécoises et sa grosse voix éraillée. L’assistance a aussi offert une bière au chanteur en entamant «Il est des nôtres, il a bu son verre comme les autres», ritournelle qui a bien fait rire Ebert et qui a demandé qu’on lui traduise les paroles.

Il était impossible d’éviter la pièce «Home», chanson qui a fait la renommée du groupe. L’absence de Jade Castrinos qui l’interprétait brillamment en duo avec Alex a été atténuée par l’habileté d’Alex à remplacer sa voix par celle de la foule en unisson. Encore une fois, le chanteur a consulté le public pour connaître les histoires concernant cette chanson chouchou qui plaît bien aux amoureux.

Fait intéressant, Alex a même été piger dans son répertoire solo en interprétant une version bien raggamuffin de la pièce «Truth» de son album Alexander.

Après treize chansons, le groupe n’a pas offert de rappel. Si les critiques du dernier album sont mitigés, le public présent hier a bien accueilli cette nouvelle page du groupe qui explore une musique plus introspective. Mélangé à toutes les autres mélodies depuis les débuts de la formation, le répertoire ne s’en trouve que plus enrichi et offre un spectre musical beaucoup plus large.

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