«Fool’s Gold» de Jill Barber – Bible urbaine

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«Fool’s Gold» de Jill Barber

«Fool’s Gold» de Jill Barber

Ballades rétro pour enfants sages

Publié le 27 juin 2014 par Isabelle Léger

Crédit photo : Six media

Après un disque de reprises toutes en français paru l’an dernier, la chanteuse ontarienne Jill Barber nous offre ces jours-ci un nouvel album en anglais aux sonorités allant du R&B première époque aux ballades pré-rock des années 1950 en passant par la pop jazzée. Des arrangements soignés sur des mélodies souples, les dix nouvelles chansons coulent l’une après l’autre comme un petit verre de Chardonnay un soir de semaine.

«To the Last» mise à part, qui offre une ambiance plus sombre et mystérieuse, cinématographique, par ses cordes graves, les dix pièces naviguent dans des univers rétro agréables, quoique parfois vieillots. Avec son rythme entraînant résolument Motown, la pièce «Broken For Good» qui ouvre l’album pique la curiosité. Parlant d’amour sous tous les angles du début à la fin, les pièces mid-tempo et les ballades s’enchaînent ensuite dans des atmosphères parfois feutrées, parfois légères où la chanteuse démontre un registre un peu plus grand que ce qu’on lui connaissait.

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Progressant dans la suite des chansons, Barber revient petit à petit vers un style à la Gershwin avec «Lucky in Love» et «Only You» qui, il faut le lui donner, lui sied bien. On imaginerait facilement «But Not For Me» dans le lot. Une petite incursion dans le dixie avec «Darling it Was You» pour ensuite boucler le tout avec la ballade jazz-pop «If You’re Going to Break My Heart», et le portrait est complet.

Depuis ses débuts où elle se situait dans la mouvance folk pop pour bifurquer rapidement vers le jazz souple et doux, Jill Barber imprègne ses interprétations d’une sorte de mélancolie qui la caractérise. Sa voix qu’on croirait un peu sortie d’un autre âge, avec son vibrato à la Piaf, confère une cohérence à l’ensemble qu’on pourrait trouver disparate par une autre artiste. C’est ce qu’on aime de Jill, mais c’est aussi ce qui fait qu’elle ne s’empare pas totalement de notre cœur: elle ne nous renverse pas assez pour créer un irrépressible besoin de l’entendre.

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