«Stay Gold» de First Aid Kit – Bible urbaine

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«Stay Gold» de First Aid Kit

«Stay Gold» de First Aid Kit

La grande évasion

Publié le 25 juin 2014 par Charlotte Mercille

Crédit photo : Neil Krug

Au courant d'une vie, toute bonne chose a une fin, dit-on. Pourtant, avec leur plus récent album, les soeurs Söderberg sont loin d'être une formation éphémère. Lancé le 10 juin dernier, Stay Gold offre un son plus rond, plus travaillé que n'importe quel opus produit par First Aid Kit et Mike Mogis, et transporte l'auditeur jusqu'aux plus douces harmonies scandinaves.

Selon le duo, le titre Stay Gold serait inspiré du poème «Nothing Gold Can Stay» de l’Américain Robert Frost. En effet, l’album se penche sur le côté éphémère de l’existence humaine et sur la difficulté d’apprécier les choses au moment même où elles sont vécues. Les thèmes de l’exil et de l’errance d’une vie sur la route se trouvent également au coeur des compositions.

Dès la première écoute, la maturité du son suscite une agréable surprise. Les arrangements sont plus élaborés et diversifiés, une amélioration qui ne semble pas avoir de lien avec le fait que la formation signe son premier disque «majeur» sous Columbia Records. Que ce soit la flûte enjouée de «The Bell» ou l’énigmatique clarinette de «Master Pretender», l’éventail d’instruments utilisés enrichit d’autant plus l’offrande.

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Décidément la plus travaillée, «My Silver Lining» coupe le souffle dès les premières notes des cordes, comme si l’auditeur se retrouvait sur les hauteurs d’une falaise scandinave. Le deuxième single de l’album, «Cedar Lane», ainsi que «The Waitress Song», se révèlent les chansons qui s’apparentent plus à l’influence country des albums précédents. Toutefois, la deuxième laisse perplexe tellement les chanteuses tentent d’être «américaines» à travers leurs paroles.

«Shattered and Hollow» et la chanson éponyme «Stay Gold» complètent la promenade pastorale sur un ton émouvant. Le lyrisme des paroles telles que «I’d rather be broken than empty» se marie bien avec la guitare toujours en mouvement, à l’image du nomadisme du musicien constamment en tournée.

Au final, First Aid Kit signe un appel rafraîchissant à l’optimisme à l’ère du prêt-à-consommer et de l’art jetable. Le disque donne l’espoir que certaines choses peuvent durer. La symbiose entre les deux voix est totale tout au long de ce voyage entre Nashville et Stockholm, entre ville et nature.

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