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Crédit photo : Frédérique Ménard-Aubin
Il n’y a pas à dire: derrière ce nouveau projet se cache un artiste méticuleux comme un scripte, qui a investi des milliers d’heures de travail à l’élaboration d’une démarche artistique qui sort des terrains battus, avec ces ambiances glauques, style Danny Elfman, qui sortent tout droit des couloirs sombres du heavy metal. Et avec le nombre de musiciens qu’il y avait sur scène hier soir, il fallait s’y attendre, le résultat était égal aux promesses qu’a livrées Mineau à la sortie de l’album numérique le 15 mai dernier.
Ainsi, l’œuvre a été revisitée dans l’ordre chronologique, fort probablement dans un souci de respecter le fil conducteur de l’opus, et c’est un choix sensé puisque le contraire aurait certainement déséquilibré l’ensemble. De l’ouverture avec l’instrumentale «Morula» jusqu’à «Union avec la peur», «Gemma Galgani», «Larve humaine» et «Serpentine», Julien Mineau et l’orchestre qui l’accompagnait sont demeurés fidèles à l’album, reproduisant à quelques sonorités près l’ambiance envoûtante qui parcoure le disque d’un bout à l’autre.
«Bonjour tout le monde! Bienvenue! Je parlerai pas, on continue!», s’est exclamé Mineau dans un souffle au premier quart du spectacle, préférant enchaîner rapidement pour ne pas casser le rythme. Et il a bien fait, car autrement la magie aurait beaucoup moins opéré. Plus tard, il a lancé: «Ma foi du bon Dieu, ça passe vite. Bon, la prochaine est plus glorieuse!», parlant évidemment de «Forcer à quitter», qui fut assez intense merci avec son ouverture très fantasmagorique.
Et pourtant, pas autant que la «Chanson sans titre» que nous réservait Julien Mineau au rappel, en compagnie de seulement huit des quinze musiciens cette fois-ci, dont Virginie Parr (sa copine), Francis Mineau et Thomas Augustin de Malajube. Loin d’être insupportable, le morceau, chargé à bloc, venait un brin casser l’esprit féerique qui avait régné tout au long de la soirée. Une finale plus en douceur aurait davantage été appréciée, surtout après ce voyage orchestral et multidimensionnel au pays de Fontarabie.
Bernhari
Les gars de Bernhari, plus récents protégés d’Audiogram, ont livré une performance sincère et bien sentie, sans toutefois laisser le public aux anges. En compagnie sur scène du réalisateur Emmanuel Ethier, fidèle guitariste de Passwords et Jimmy Hunt, le quatuor y est allé de ses chansons rock chargées d’intensité, jouant au passage le single «Kryuchkova», qui s’est avéré l’une des pièces les plus marquantes du parcours. Celle-ci est toutefois arrivée ex aequo avec la ballade au clavier que le chanteur a offert seul au clavier, avec son timbre de voix qui rappelait les vieux de la vieille de la chanson française: «Je n’oublierai, je n’oublierai ton nom», parlant d’un amour qui jamais ne s’éteindra. Ce fut donc une prestation sans fausses notes, qui manquait cependant de chaleur et de personnalité, si l’on exclut le fait qu’il était impossible de saisir au vol les paroles du chanteur.
L'avis
de la rédaction