SortiesConcerts
Crédit photo : Michel Couvrette
Edwards a d’ailleurs pris tout son temps avant de se présenter devant les Montréalais, car lorsque fut enfin arrivé le moment pour la formation originaire de Douvres, en Angleterre, de prendre la relève, seuls les membres fondateurs Paul et Ross Godfrey sont apparus sur scène, suivis de trois autres musiciens. Lorsque les premières notes de «Make Believer» ont retenti, la chanteuse est apparue tranquillement tête baissée, pendant qu’une salve de vigoureux applaudissements accueillait son arrivée. Puis, un saut dans le temps avec «Never An Easy Way», qui figure sur Who Can Trust You?, qui a cette fois-ci fait réagir les vieux de la vieille.
Formée au milieu des années 90, la formation Morcheeba a su séduire une horde de fans de tous âges et de tous horizons avec un style musical allant du down tempo au trip hop, à la musique pop avec des accents blues. La foule d’hier était la preuve vivante que le groupe a su rester fidèles à ses racines, tout en évoluant de belle façon avec une pop plus présente au sein de ses mélodies, ce qui explique probablement la présence de nouveaux adeptes plus jeunes. Ceux-ci ont vivement accueilli l’excellente «Gimme Your Love», qui s’est avérée l’une des nouvelles pièces les plus dansantes au programme, aux côtés d’«Otherwise» et «Let’s Dance», une reprise de David Bowie.
Le timbre feutré de Skye Edwards, très apaisant pour les tympans, a bien accompagné les morceaux «Part of the Process», «The Sea», «Crimson» et «Trigger Hippie», cette dernière étant l’une des premières que le guitariste Ross Godfrey a écrites en compagnie de la chanteuse, nous a-t-il confié, nostalgique. Après avoir livré une douzaine de morceaux, les membres de Morcheeba ont quitté momentanément la scène pour revenir quelques minutes livrer trois morceaux débordant d’énergie durant lesquels la foule a bien participé, c’est-à-dire «I’ll Fall Apart», «Rome Wasn’t Built in a Day» et «Face of Danger».
Plutôt statique, le sextuor s’est au moins appliqué à bien jouer, révélant sans fausses notes un programme qui retraçait bien leur impressionnante discographie, à l’exception de Dive Deep, qui a totalement été mis de côté. Si la scénographie n’offrait rien de tape-à-l’œil, outre un immense fond d’écran aux couleurs et motifs de leur plus récent album, Head Up High, c’est définitivement Skye Edwards qui était aux commandes, décuplant notre appréciation du spectacle à mesure qu’elle offrait sourires, pas de danse et déhanchements élégants avec un naturel des plus déconcertants.
Conner Youngblood
Le jeune Texan de 24 ans, Conner Youngblood, a foulé les planches du Métropolis dans un premier temps afin de «casser» devant public les titres qui composent son album Sketches, ainsi que ses deux EP, Make Me Faster… et Confidence. Peu connu de la scène musicale, l’artiste américain, qui a l’habitude d’intégrer des éléments acoustiques à ses compositions, allègrement déconstruites par l’effet d’une loop pedal, a ouvert le bal tout en douceur, y allant d’une mélodie au ukulélé, qu’il a complété avec une superposition d’arpèges à la guitare électrique. Son chant, à la fois vaporeux et plaintif, faisait ici et là penser à celui de The Weeknd, sauf que celui-ci ne joue pas dans la R&B, mais plutôt dans la performance minimaliste et acoustique. Même si, par moments, on sentait qu’il manquait un peu de dynamisme, Conner Youngblood demeure un artiste à découvrir, du moins pour une écoute d’un de ses albums, bien confortable dans votre salon: www.conneryoungblood.com.
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. Make Believer
2. Never An Easy Way
3. Part of the Process
4. The Sea
5. Gimme Your Love
6. Shoulder Holster
7. Otherwise
8. Let’s Dance (reprise de David Bowie)
9. Crimson
10. Trigger Hippie
11. Blindfold
12. Release Me Now
Rappel
13. I'll Fall Apart
14. Rome Wasn’t Built in a Day
15. Face of Danger