«Les plus grands films que vous ne verrez jamais» de Simon Braud: retracer les projets inachevés les plus prometteurs du cinéma – Bible urbaine

Cinéma

«Les plus grands films que vous ne verrez jamais» de Simon Braud: retracer les projets inachevés les plus prometteurs du cinéma

«Les plus grands films que vous ne verrez jamais» de Simon Braud: retracer les projets inachevés les plus prometteurs du cinéma

Publié le 3 février 2014 par Boris Nonveiller

Crédit photo : Éditions Hurtubise

On a tous entendu parler de films dont le simple projet nous a fait saliver d'envie. Aujourd'hui même, certains attendent avec impatience le Warcraft de Duncan Jones, qui est en hiatus depuis déjà plusieurs années. Certains réalisateurs sont passés maîtres de prévoir des films qu'ils ne feront jamais, comme Aronofsky (Robocop, Wolverine) ou Tarantino (Double V Vega, Come drink with me, Kill Bill vol. 3, Killer Crow et, tout récemment, The Hatefull Eight). Les plus grands films que vous ne verrez jamais se propose de retracer les projets inachevés les plus prometteurs des plus grands génies du cinéma.

Le livre, dirigé par Simon Braud, retrace les histoires les plus rocambolesques derrière des projets rêvés et inaboutis: tantôt une simple idée sur papier, tantôt un film pratiquement terminé dont il manque une scène clé, et parfois même un projet complété, mais caché à jamais par ses auteurs, comme la catastrophique comédie sur les camps de concentration de Jerry Lewis. Certains sont mythiques, tels que le Napoléon que Kubrick a ruminé toute sa vie, ou le Don Quichote d’Orson Welles, alors que d’autres sont beaucoup moins connus, comme le Leningrad de Sergio Leone. Chacun de ces échec a ses propres anecdotes derrière les coulisses et sa propre illustration originale. Ces «affiches», qui réussissent à capturer l’esprit de l’époque et l’atmosphère que le film aurait pu avoir, sont sans doute l’un des plus grands attraits du livre.

Mais parfois certaines rubriques tendent à verser dans le sensationnalisme. Il arrive de temps en temps que des textes ne réussissent pas à aller plus loin que des anecdotes de célébrités. Les collaborateurs, qui sont pour la plupart plus ou moins liés au magazine Empire, se permettent aussi certains jugements qui font douter de leurs véritables intentions. En citant par exemple la réplique d’un scénario inachevé de Chaplin, l’un des auteurs (qui a sans doute arrêté de suivre la carrière du cinéaste avant 1940) mentionne entre parenthèses: «On comprend pourquoi il excellait dans le muet».

Un autre bémol reste la traduction française, qui risque de perdre les lecteurs québécois, particulièrement à cause des titres de films. Ceux-ci sont tantôt en anglais, tantôt en français, rarement en version originale. Dur, parfois, de savoir de quel film on parle. On peut également se demander de la place de certains films dans le livre: dur de croire que Superman Lives, avec Nicolas Cage dans le rôle titre, ou que Gladiator 2 (le personnage de Russel Crowe revient des morts pour se battre, entre autres, pendant les croisades, la Deuxième Guerre mondiale et la guerre du Vietnam) auraient fait de grandes œuvres. Toutefois, certaines histoires en valent la chandelle, et le bouquin arrive de temps en temps à faire rêver sur ce qu’auraient pu donner ces œuvres impossibles. Bref, un livre léger et divertissant.

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