Misteur Valaire au Métropolis de Montréal: un concert énergique et bien défendu

Album photos (18) – Ce vendredi 13 n’aura pas porté malchance à Misteur Valaire qui revenait électriser la scène du Métropolis de Montréal pour présenter à une foule enthousiaste son récent album Bellevue, sorti le 9 septembre dernier. Le public a eu droit à un spectacle ardent et bien ficelé livré par cinq musiciens talentueux dont les preuves ne sont plus à faire.

Un rideau blanc, d’un tissu léger et à demi transparent, cachait la scène un peu avant le début du concert. La lumière permettait d’entrevoir des ombres se profilant derrière. Le coup d’envoi a finalement été donné: on entendait les premières notes de «Bellevue Avenue». Aussitôt, la foule condensée y est allée de généreux sifflements et de chauds applaudissements, même si elle attendait encore que MV se dévoile… littéralement!

Enfin, son souhait a été exaucé: le rideau est finalement tombé. Les cinq gars sont apparus au sommet de leur forme, se déchaînant comme des machines derrière leurs instruments. Costumes noir et blanc, verres fumés noirs, lumières blanches et boucane épaisse, ils ont surpris le public averti par les tonalités neutres renvoyées par la scène. D’entrée de jeu, on se demandait: mais où sont passées toutes les couleurs, le fluo et les brillants? La nouvelle mise en scène allait-elle nous révéler un visage plus mature de la formation? Si. Moins dynamique, non voyons!

Misteur Valaire a poursuivi sa danse avec «Don’t Get là», deuxième single sorti il y a déjà quelques semaines et qui s’avérait très attendu si l’on s’en fiait à la réaction de la foule. Le quintette semblait s’éclater et le concert s’amorçait avec force. Le jeu de lumières de couleur or, qui effectuaient des rondes, en mettait plein la vue. Un éblouissement total. L’imposante «Life Gets Brutal», accompagnée d’une superbe animation graphique en noir et blanc, est venue prouver que le récent album n’avait rien tellement à envier aux premiers. La dansante «Mountains of Illusions», à laquelle a collaboré Jamie Lidell sur Bellevue, a tôt fait de charmer les auditeurs par son refrain très accrocheur. Ceux-ci ne semblaient pas trop s’attarder sur le fait que les décibels des arrangements vocaux n’atteignaient pas ceux de l’ensemble instrumental qui s’en donnait alors à cœur joie.

Fidèle à ses habitudes, Luis Clavis a pris la parole. Il était temps de «ressortir les vieilles pantoufles»! Les fans ont alors apprécié «Brandon Marlow» et «Dan Dan», avant de devenir funky avec «Nothing Gonna Stop Us» aux côtés de Benny BBQ. MV a ensuite joué l’une des pièces les plus pop de son répertoire jusqu’à présent, «Known By Sight». Ce moment se démarquait par la douceur des faisceaux d’éclairage qui ressemblaient à une pluie d’arcs-en-ciel. Visuellement, d’ailleurs, le public a eu un coup de cœur pour les vestes que portaient les musiciens et qui, loin d’être ordinaires, s’illuminaient au dos.

Plus tard, Misteur Valaire a livré les pièces «Just Like That» et «El Kid» avec une volonté remarquable. À note grande réjouissance, les solos, surtout de la trompette et du saxophone, ont été fortement présents tout au long du concert. Chacun des musiciens prenait sa place. Le public a toujours admiré cette vitalité, également partagée, et avec raison. «Space Food» a finalement été magnifiquement interprétée par la pétillante tribu. C’était comme si, justement, le Métropolis s’apprêtait à décoller vers l’espace. Les effets visuels à leur summum, on pouvait croire qu’on s’en allait rejoindre les étoiles! La noirceur a envahi la scène un instant après ce moment de grâce. MV est revenu pour un rappel de trois morceaux. Sans grand étonnement, «Ave Mucho» en faisait partie et James Di Salvio de Bran Van 3000 est venu rejoindre le groupe le temps de ce méga hit.

Le band a paru très heureux d’être de retour sur scène à Montréal. Si les nouvelles chansons n’ont pas toujours fait lever la foule, on se doute bien qu’elles finiront par y parvenir dans un futur proche. Il faut laisser le temps à Bellevue de faire son chemin. Même si visuellement la scène paraissait a priori moins flamboyante, Misteur Valaire a su en mettre plein la vue comme d’habitude, laissant un public somme toute satisfait d’avoir pris part à l’évènement.

Rock Forest

Le quatuor Rock Forest a offert une prestation intéressante malgré les arrangements sonores qui ne semblaient pas tout à fait au point (le micro et la guitare notamment). Le band a réussi à capter l’auditoire avec son cocktail électro-rock qui, tout en étant très expérimental, se rattache si facilement à la synth-pop des années 1980. Il est à parier que Rock Forest soit parvenu à en intriguer plus d’un. Une présence sur scène à souligner, bref, un bel effort.

Appréciation: ***½

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Crédit photo: Andréanne LeBel

Écrit par: Emmy Côté