CinémaCritiques de films
Crédit photo : Disney
Avouons-le tout de suite, difficile de faire mieux que l’œuvre originale et on peut certainement regretter que Pixar, maintenant acquis officiellement par Disney, s’enfonce aussi tristement dans les conventions. Malgré tout, avec une base aussi solide, c’était pratiquement impossible d’accoucher de quelque chose d’entièrement mauvais et c’est avec un plaisir contagieux qu’on embarque à nouveau dans cet univers coloré qui nous met rapidement un sourire aux lèvres.
Du haut de ses presque deux heures (ce qui est énorme pour un film d’animation!), on pourrait croire qu’on dépasse les bornes et qu’on s’enfonce dans les messages moralisateurs. Pourtant, sans trop de prétention, on y construit une histoire plutôt simple bourrée de magnifiques convictions qui touche et qui s’écoute fort aisément.
Pour faire une histoire courte, Mike Wasowski, être incompris et délaissé, rêve depuis toujours d’être un monstre qui fait peur et qui est prêt à tout pour prouver qu’il a ce qu’il faut pour le devenir, et ce, malgré tout ce que les autres lui disent. On le suit donc majoritairement lors de son passage à l’université, avec tous les hauts et les bas qui peuvent survenir à tout moment. En parallèle, on met habilement en contexte l’historique de son indestructible amitié avec Sullivan, tout comme les raisons qui le poussent à avoir une relation ambiguë avec Randy.
Malgré tout, les références au premier film ne se font pas par dizaine et on rajeunit autant le public cible que la distribution en créant quelque chose d’encore plus accessible et appréciable. On compte notamment Charlie Day et Aubrey Plaza dans l’ensemble de la distribution vocale, probablement pour être certain de pouvoir amener sur la table une œuvre appréciable à part entière sans pré-requis. Certes, on ne leur reproche pas cette décision, mais ce n’est certainement pas ce qui ramènera Pixar au niveau de ses chefs-d’œuvre d’antan.
Mentionnons néanmoins que les rires sont nombreux et les personnages tout aussi éclatés que les dialogues et les nombreuses situations destinées à faire rire. S’il y a bien plusieurs bonnes idées (comment effrayer des adultes, par exemple), il manque probablement de surprises, puisqu’on devine aisément les nombreux revirements, de sorte qu’on se retrouve avec un long-métrage qui remplit les exigences sans les surpasser. Et au niveau du 3D, on ne justifie pas non plus l’usage de cette technologie, laquelle est bien peu utile ici. On regrette, au final, que la part de folie, tout de même bien présente, n’est peut-être pas aussi poussée que dans le premier opus.
Il n’empêche que les acteurs s’en donnent encore à cœur joie, de John Goodman à Billy Crystal, qui sont toujours aussi solides, jusqu’aux nouveaux ajouts comme l’impériale Helen Mirren, et qu’on apprécie l’offrande, et ce, même si on la range instantanément parmi les sorties familiales immanquables qui raviront petits et grands l’espace d’un instant, sans pour autant changer leur vie. De plus, il est difficile de ne pas craquer pour Mike Wazowski, personnage magnifiquement crédible, puisqu’on prend la peine de le définir avec un soin maladif et plutôt rare dans ce genre de film.
Monsters University, qu’il soit une commande ou une pulsion, en attendant que Pixar se remette à véritablement nous faire rêver, remplit donc son mandat de divertissement, ce qui justifiera amplement son passage dans les salles sombres durant la période estivale. Veuillez prendre note que le film est précédé du très mignon court-métrage The Blue Umbrella et qu’une petite scène a lieu à la toute fin du générique final.
«Monsters University» prend l’affiche ce vendredi 21 juin, mais quelques représentations spéciales ont lieux ce jeudi 20 juin en soirée.
L'avis
de la rédaction