«Reset» de Smash Hit Combo – Bible urbaine

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«Reset» de Smash Hit Combo

«Reset» de Smash Hit Combo

L'album qui donne le goût d'enfoncer l'option repeat

Publié le 21 mai 2013 par Vanessa Therrien

Crédit photo : french-metal.com

Suite à un changement de line-up et à l'ajout de nouvelles sonorités, le groupe de rapcore Smash Hit Combo de la France est prêt à prendre d'assaut le Québec avec son deuxième album, dont le titre colle bien à leur histoire: Reset. Un style méconnu de plusieurs qui risque cependant de ne pas passer inaperçu dans la province francophone.

Le mélange excentrique entre le rap et le deathcore est excessivement bien calculé et laisse l’auditeur sans voix. Dès la première chanson, «2.0.», il est impossible de ne pas se rappeler les riffs techniques des guitares à la The Dillinger Escape Plan. On reste d’abord surpris lorsqu’on entend les premières paroles prononcées par Paul, le rappeur de la formation. Alors que celui-ci rappe en accompagnant un genre musical souvent inconnu de plusieurs, Samy, l’ancien chanteur d’Expect Anything, un groupe de métalcore de Nancy, en France, met à profit son expérience avec ses screams qui charmeront sans aucun doute les amateurs de musique violente. Dans cette pièce qui dénonce le côté négatif du web 2.0., le mélange entre les deux frontmen est extrêmement bien exécuté, comme lorsqu’ils se lancent la réplique: «Aussi loin de ce que l’on est, de ce que l’on laisse paraître / Nos vies sont ainsi faites, régies par internet». Malgré l’hétérogénéité du son, on assiste à un mélange équilibré entre les chanteurs, les doubles bassdrums percutants de Brice, de la basse de Matt et des guitaristes Bat et Chon, responsables des riffs de guitares à 8 cordes, qui ajoutent un côté plus brutal aux compositions du deuxième opus.

Comparativement à l’album disponible en France depuis quelques mois, les cousins français ont réservé une surprise au public québécois: un featuring avec Alex Erian, la figure du deathcore québécois. Ce dernier cumule les projets et les succès: il est présentement le chanteur d’Obey The Brave, en plus d’avoir été le batteur de la formation métal Neuraxis. Tous l’auront cependant découvert dans son rôle de vocalist du populaire groupe deathcore de Montréal, Despised Icon, qui a excessivement bien représenté la scène métal québécoise, et ce, partout sur le globe pendant plusieurs années. Grâce à sa présence ainsi qu’à ses efforts déployés pour la scène underground québécoise, Erian est sans aucun doute le meilleur frontman de la province pour participer à un tel projet. On peut l’entendre sur la pièce intitulée «Nerds», qui plaira définitivement à ses fans ainsi qu’aux amateurs de la formation, qui seront comblés d’entendre le vocal d’Erian accompagné des talentueux musiciens français.

À l’aide d’une plume plus mature ainsi que des thématiques plus sombres que son premier album Nolife (2009), le groupe français partage des textes qui touchent l’ère numérique, en plus de parler de leur parcours et des problèmes de la société, le tout avec une touche plus personnelle que leurs précédents écrits. Plusieurs pièces, pour ne pas dire la quasi-totalité de l’opus, poussent les auditeurs à la réflexion. Ces amateurs du DIY dénoncent notamment l’industrie de la musique dans «Suite logique», alors que cette business guide souvent les artistes à se déconnecter de leurs valeurs afin de devenir populaire. Une remise en question est donc en avant-plan avec: «Et si j’atteins le succès après je devrais faire quoi? / Pondre des hits et des titres rien que pour être dans les charts / Je deviendrais un pantin, juste une machine à fric / Un putain de produit marketing fait par les maisons de disques». Ces paroles bourrées de vérités sauront en faire réfléchir plusieurs quant à leur impact ainsi qu’à leur manière de voir ce métier tant convoité.

D’autres thèmes tout aussi dénonciateurs sont abordés comme le morceau «Toujours plus», où la surconsommation est mise à l’avant plan. Quant à eux, les premiers beats hardcore de «Chassé-croisé» font comprendre aux auditeurs que la pièce, ayant pour thème le suicide, sera plus violente que les précédentes. Cette brutalité est bien soutenue par les talents d’écritures, qui sont, encore une fois, très notables dans cette pièce, alors que les mots prennent instantanément forme dans notre imagination. Une chanson qui porte à la réflexion, tout comme la pièce «Authentique», marquante grâce à son refrain accrocheur: «C’est si dur de rester soi-même. / Je reste le même / Pour ceux qui m’aiment et me haïssent / Je reste le même».

Il est impossible de passer sous le silence la pièce instrumentale «Continue», ainsi que le morceau «État second», qui clôt l’album de façon parfaite avec un son brutal et des paroles impeccables: «L’emmerde a noirci mes esprits et pourrit mon mental / Je m’y accoutume sans rancune c’est un véritable scandale / J’ai subi son agression sans déclaration de guerre / Je me suis rendu sans combattre à sa pute de mère».

En somme, un album surprenant qui saura charmer tant les amateurs de rap, grâce au flow de Paul, que les amateurs de musique violente grâce aux screams de Samy et à la technique des musiciens. Ces derniers se préparent à traverser l’Atlantique dès le mois de juin, afin de présenter officiellement Reset à la province francophone, où il est possible de se le procurer depuis le 30 avril dernier.

Le groupe sera en spectacle aux FrancoFolies de Montréal, où Alex Erian a déjà confirmé sa présence aux côtés de SHC afin d’interpréter la chanson «Nerds», au plaisir des fans de la formation française et des amateurs de deathcore présents dans la métropole. Il sera également possible de voir le groupe sur la scène de Woodstock en Beauce, en plus d’être en spectacle à plusieurs endroits dans la province francophone pendant leur tournée du mois de juin.

Les dates exactes de tous leurs concerts ainsi que les villes visitées en terre québécoise devront être confirmées sous peu sur le Facebook de la formation: https://www.facebook.com/shc.officiel.

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