Oothèque, le projet solo de Francis Mineau – Bible urbaine

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Oothèque, le projet solo de Francis Mineau

Oothèque, le projet solo de Francis Mineau

Belle vague rétro dans le tempo

Publié le 14 mai 2013 par Jim Chartrand

Crédit photo : Bonsound

Malajube n'a pas offert d'album original depuis deux ans, ce qui n'a pas empêché l'un de ses membres de profiter de cette pause pour franchir la frontière du projet solo, permettant ainsi à Francis Mineau de livrer le fort agréable Oothèque.

Dans la lignée des El Motor et autres groupes pop indie québécois, Oothèque se joint fort sympathiquement au lot en réussissant le difficile pari de vivre de lui-même, sans avoir l’air d’être un Malajube 2 plus ou moins assumé. Du coup, démuni de la présence des autres membres du groupe, on a droit à un résultat beaucoup plus intimiste, un brin moins progressiste, qui ne manque décidément pas d’airs accrocheurs. Après tout, essayez de résister à une pièce comme l’irrésistible «Ligne ouverte»!

Reprenant une formule bien gagnante, avec des paroles aux allures simplistes, mais somme toute d’une intelligence relativement subtile, jouant d’importance équivalente avec la musique, on a droit à une voix un peu plus aérienne que celle plus rauque de son cousin Julien. Beaucoup moins rock avec un large côté électro, on semble continuer les expérimentations bien entamés dans La Caverne, histoire de finaliser une fois pour toutes les comparaisons exhaustives quoique évidentes de son groupe précédent.

D’abord et avant tout batteur, Francis Mineau se donne comme défi sur cet enregistrement de tester ses propres limites. Devenant drastiquement le chef d’orchestre de son propre projet et de sa propre personne, il se met ici à écrire, composer et interpréter en voix et en musique ses créations en exploitant bien plus que de simples percussions. Avec une légèreté qui fait preuve d’une indéniable liberté, on a le mérite de voir ce premier album solo comme un lot d’expérimentations qui ne manquent pas d’intriguer l’oreille et de divertir, si ce n’est de flatter l’ouïe.

On se l’avouera, rien ici ne changera la face de la musique ni ne marquera le temps, mais le projet prouve les capacités nombreuses et évidentes du bouillant de créativité Francis Mineau. À l’exception de quelques rares pièces qui font un peu mouche en raison d’un certain manque de relief, on pense à «Downtown» qui laisse plutôt de marbre, on s’amuse à de nombreuses reprises, surtout avec les fortes images que les chansons de l’album créent. Que ce soit dès les premières notes magnifiques de «Portrait d’une panthère», la pièce d’ouverture, ou en divaguant avec bonheur sur le refrain de «FM», jusqu’à la délicate «Les animaux», en passant par l’inusitée et sautillante «Spiegelbild», menant inévitablement vers la magnifique «Lycanthrope» pour se conclure sur la douce «Kuala Lumpur».

Qu’on se l’avoue donc tout de suite, le défi est lancé, essayez de ne pas fredonner maladivement le refrain suivant: «Anne-Marie est devenue Marie-Anne et moi je me déguise en femme…»! Prouvant de pied ferme tout le plaisir qu’on peut avoir avec un tel album!

Enfin, avec une dose non-négligeable de bons coups, on saluera certainement cet effort en se disant que la bande de Malajube, qu’elle soit ensemble ou livrée individuellement, n’a certainement pas fini de nous impressionner, et dans le cas présent, on déclarera plus précisément que Francis Mineau, sous le biais d’Oothèque, a assez de potentiel pour nous garder aux aguets à lui-seul.

L’album est disponible dès aujourd’hui.

*Lancement ce jeudi 16 mai à 18h au O Patro Vys – 365, Mt-Royal E. Petite prestation prévue au programme.

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