«La fée des balcons» de Maude Favreau

Piégée entre un père trop droit et une mère trop fragile, Valentine prend la décision de vivre avec cette maman qui n’en est pas une. Ima (Immaculée de son prénom), dépressive et absente, a besoin d’elle et c’est à la fillette que revient le rôle de s’en occuper. C’est ce duo que nous suivons tout au long du roman.

Valentine s’avère une jeune fille drôle, intelligente et articulée. Son imagination débordante offre une narration imagée et colorée. D’une grande maturité, la fillette est autant capable d’incarner l’arrogance que l’innocence des enfants. Le roman s’étale de la quatrième à la sixième année de cette dernière, le lecteur assiste ainsi au moment crucial de la fin de l’enfance. Grandir apporte de nombreux changements et chamboule la vie de Valentine: les relations entre les garçons et les filles ne sont plus pareilles, on ne peut plus s’habiller comme bon nous semble, on ne partage plus les mêmes intérêts que nos amies.

En fait, La fée des balcons parle du quotidien en confrontant la réalité à l’imaginaire de sa narratrice. Bien que le roman soit construit de façon épisodique (de nombreux courts chapitres), la lecture est agréable et fluide. La plume de Maude Favreau raconte bellement la vie chaotique, joyeuse ou triste de Valentine.

On réalise que ce retour au pays de l’enfance est réussi puisqu’on se reconnaît souvent dans les petits détails que nous révèle la protagoniste au sujet d’elle-même et de sa famille. La Valentine de Maude Favreau, criante de vérité, permet à sa créatrice de s’inscrire dans la liste des auteurs ayant réussi à donner la parole à un narrateur enfant.