LittératureBandes dessinées et romans graphiques
Crédit photo : Dargaud
Le premier volume d’une série de trois ouvre l’intrigue avec fougue. L’apparition initiale de Fantômas se fait en 1895 à la naissance du cinéma, pendant la première projection publique payante, en compagnie de Méliès ainsi que de ceux qui deviendront bientôt les ennemis jurés du truand, le commissaire Juve et un petit garçon qui deviendra le journaliste Fandor. Ces derniers réussiront à mener leur némésis à la guillotine, mais la tête jure vengeance sur Paris et sur tous ceux qui ont bafoué son nom. La Ville lumière n’aura retrouvé la paix que quelques jours, puisque le criminel aux milles incarnations, que certains soupçonnent même d’être un démon, revient pour la terroriser de plus belle.
Le scénario est à la fois ludique et très bien cousu, avec de multiples clins d’œil qui rappellent la belle époque, comme ces titres de chapitres («Où on constate que…»), semblables à ceux des romans populaires de ce temps. Même la couverture est une belle reprise de la célèbre illustration de Fantômas, lequel est accroupi sur la ville, un couteau à la main. Cela nous rappelle le fait que son histoire fut adaptée aux différents médias, ce Fantômas apparait pendant une projection de film, lors d’une représentation théâtrale basée sur sa vie, et maudit ceux qui osent bafouer son nom pour faire des profits avec des œuvres médiocres, un peu comme si le personnage avait une force qui dépassait l’œuvre qui l’incarne. La colère de Fantômas s’inscrit donc bien dans l’esprit qui l’enveloppait dès sa création, tout en faisant une intrigue originale et propre aux auteurs de la BD.
Il faut également mentionner le dessin très fluide de Julie Rocheleau qui rend le mouvement et le sanglant du récit très poignant. Comme tout bon roman feuilleton, le premier album fait saliver et donne envie d’en avoir plus. Vivement la suite!
L'avis
de la rédaction