LittératureRomans québécois
Crédit photo : Hamac
Les Passagers de la tourmente, il y en a quinze. Ces personnages, qu’ils soient des jeunes à travers lesquels on se reconnaît, ou une grand-mère à bout de nerfs, sont tous «rongés de l’intérieur». L’ambiance est sombre, teintée de malaises et d’un mal-être collectif. L’écriture de Peyrouse est crue, sans détour, et les pensées des protagonistes, souvent très violentes, nous plongent dans ces maux sans nous épargner.
Le recueil maintient un rythme rapide grâce à quelques nouvelles très courtes (Voulez-vous dansez?, La bête du Gévaudan, État far west) qui viennent ponctuées la lecture. Il est aussi bien équilibré entre le sexe et la violence, qui sont deux thématiques très présentes. Côté récurrence, la relation entre un employé et un client est souvent exploitée. Coconut Dandy nous plonge dans l’érotisme entre un homme et son coiffeur. Porte close trouble alors qu’une grand-mère est dégoûtée par son petit-fils. Alice, très originale, se termine par la possibilité entre plusieurs fins différentes.
C’est tout de même avec les deux dernières nouvelles que l’on atteint l’apothéose. Sans l’ombre d’un doute, c’est permis présente une situation hors-norme qui est actuelle et moderne, alors que la relation d’un couple choque et fait parler. Alors qu’on pensait avoir déniché la perle rare, il reste encore Le roman du désir, qui déstabilise le lecteur comme jamais. Une finale brillante. À eux seuls, ces deux chapitres et ces vingt-cinq pages justifient l’achat du livre.
Pour pleinement apprécier le recueil, il suffit d’être conscient du jeu dans lequel on s’apprête à embarquer. Il y a des hauts et des bas, certaines nouvelles vous plairont plus que d’autres. Vous n’aurez pas réponse à toutes vos interrogations (qui seront nombreuses).
Au final, les images suggérées par Peyrouse sont fortes, explicites, dérangeantes. Âmes sensibles s’abstenir!
L'avis
de la rédaction