Le EP du groupe français La Femme – Bible urbaine

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Le EP du groupe français La Femme

Le EP du groupe français La Femme

Une deuxième oeuvre french new wave baignée de mystères

Publié le 19 février 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : Pointu

Mystérieuse, ombragée, éclatée, les qualificatifs pullulent lorsqu’il est question de discuter de La Femme, cette Parisienne originaire de Biarritz, une communauté du département des Pyrénées-Atlantiques, qui nous avait surpris, il y a deux ans, avec son premier EP Le Podium #1, un tableau musical french new wave et lo-fi qui avait pour thème le tableau «L’origine du monde» de Gustave Courbet.

La Femme, avec le recul, s’est distanciée du caractère lo-fi qui émanait des mélodies brutes de ses guitares électriques, qui avaient tendance à nous transporter dans un univers pop et parfois déstabilisant, dont l’essence même puisait son énergie dans l’inconstance de Sexy Sushi, sans la personnalité trash du tandem parisien.

Avec La Femme, Françoise s’est donc inspirée du côté rock qui signait la trame des pièces «Télégraphe» et «La femme ressort», tout en se concentrant sur les couches électroniques qui ont tôt fait la beauté de «Françoise» et «Sur la planche», laquelle a été reprise en version 2013 sur ce deuxième EP.

Les influences de La Femme sont multiples, mais on reconnaît ici le son new wave des Lyonnais Marie et les Garçons, les atmosphères rococo bauhaus à la fois mystérieuses et fantomatiques de Kraftwerk, et la poésie de Serge Gainsbourg. Si l’on ne réécouterait pas nécessairement la french pop kitsch d’Elli & Jacno, on se laisse néanmoins transporter par «La Femme», pièce d’ouverture de ce nouvel EP. Rythmée par des accords lancinants et un chant féminin très pop, la chanson se laisse tranquillement appréciée, nous laissant coi devant un texte insolite dont on reconnaît l’âme tordue de La Femme tout crachée.

«Hypsoline», qui sonne comme étant la suite inachevée de la première, poursuit sur une lancée rock, tout en mettant à nu les premières textures électro de l’album, exploitées sur un chant féminin/masculin qui fusionne à merveille. La ballade «It’s Time to Wake Up» est probablement la plus éclatée et linéaire du disque, avec ses sonorités discordantes qui ressemblent parfois à celles des Britanniques The Big Pink, la noirceur en moins. Au final, «Sur la planche 2013» clôt l’album sur une note effrénée à la Sexy Sushi, avec une reprise plus pop électro et expérimentale que la version originale. Ici, La Femme a pris de la maturité et on préfère et on regrette la défunte «Sur la planche», c’est selon.

Vingt minutes plus tard, notre écoute se termine et encore une fois La Femme nous a tiré de notre torpeur pour nous réveiller à sa façon bien à elle. Ni admirable ni désagréable, le EP La Femme vaut le détour, mais s’oublie tout aussi rapidement qu’il est passé en coup de vent.

*Le premier album complet de La Femme, intitulé Psycho Tropical Berlin, devrait paraître au mois d’avril.

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