«Into the Woods, Out of the Woods» d’Andre Papanicolaou – Bible urbaine

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«Into the Woods, Out of the Woods» d’Andre Papanicolaou

«Into the Woods, Out of the Woods» d’Andre Papanicolaou

Un premier effort dense en mélodies accrocheuses

Publié le 30 janvier 2013 par Alice Côté Dupuis

Crédit photo : Spectra Musique

C’est le 22 janvier dernier que le guitariste Andre Papanicolaou est officiellement devenu auteur-compositeur-interprète. Avec Into the Woods, Out of the Woods, celui qui s’est fait connaître notamment en accompagnant Pascale Picard et Vincent Vallières prend désormais la place qui lui revient dans le paysage culturel québécois, avec un album aux sonorités folk-rock fort prometteur.

Guitares électriques feutrées, guitares acoustiques franches, voix un peu voilée mais chaude, harmonica, harmonies féminines, le premier effort d’Andre Papanicolaou comporte autant d’agréables subtilités musicales que de refrains entraînants. Entièrement dans la langue de Shakespeare, à l’exception de la pièce «Aux quatre vents», Into the Woods, Out of the Woods présente un chanteur qui a de l’expérience, et dont la voix rappelle parfois celle de Bruce Springsteen, sans oublier le charisme qui transperce les haut-parleurs. Andre Papanicolaou a un talent indéniable en musique, nous le savions depuis un moment déjà, mais il se révèle également être un chanteur avec une voix très enracinée, avec parfois beaucoup de groove aussi.

Alternant entre les ballades douces à la guitare acoustique comme la simple mais efficace «Lucy Please Come Home», et les chansons plus rock et entraînantes telles que «You Can’t Loose (If you Don’t Play)» et «How this will End», les deux pièces d’ouverture, Papanicolaou réussit à démontrer toute l’étendue de son registre. Du presque blues, notamment sur la pièce «Downtown», qui débute avec un harmonica clair qui donne le ton à la chanson, au rock assuré sur «I’m Not There», laquelle présente une belle voix féminine qui accompagne bien celle du chanteur, ce premier opus fait danser de la tête autant qu’il nous plonge dans une douce mélancolie.

Alors que l’ensemble d’Into the Woods, Out of the Woods est plutôt sombre, se tenant dans des tonalités très graves, mais qu’on sent très solidement ancré, ce sont les quelques voix féminines, dont Caracol, Andrea Lindsay et Geneviève Toupin, ainsi que quelques mélodies à la guitare, comme dans l’interlude «Into the Woods», qui balancent l’album en apportant un peu de légèreté. Ce qui détonne, également, mais de façon moins intéressante, c’est la seule pièce francophone du disque, «Aux quatre vents». Offerte par Vincent Vallières à son ami, la chanson en français semble le transformer. Plus vaporeuse, rappelant énormément les sonorités de Louis-Jean Cormier ou Vallières lui-même, la huitième piste est charmante, mais laisse perplexe quant à la prononciation très – trop? – québécoise de l’interprète. On ne sait trop si c’est le reste de l’album en anglais qui fait que ça jure ou si c’est parce qu’on croit soudainement entendre David Jalbert, mais l’anglais est définitivement plus approprié pour le chanteur d’origine grecque.

Au final, on est tout de même charmé par des pièces comme «New York City», la chanson qu’on sent la plus intime et sincère, et des morceaux musicalement soignés comme «Shake it Off» et «I’m your Man», laquelle est plutôt intense. On apprécie le fait que malgré son expertise de guitariste, Papanicolaou ne se lance pas dans d’interminables solos de guitare, bien que l’instrument soit bel et bien le point central d’Into the Woods, Out of the Woods. Sans réinventer la roue, Andre Papanicolaou a réussi à produire un album très agréable à écouter et prometteur pour une brillante carrière à l’avant de la scène plutôt que dans le coin gauche, à l’arrière. C’est sur la sereine et harmonieuse «Ouf of the Woods», que l’auteur-compositeur-interprète nous laisse sortir de sa luxuriante forêt, après une calme et agréable promenade, rythmée de belles découvertes.

Into the Woods, Out of the Woods, le premier opus d’Andre Papanicolaou, est paru sous l’étiquette Spectra Musique le 22 janvier dernier.

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