«Love Sign» de Free Energy – Bible urbaine

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«Love Sign» de Free Energy

«Love Sign» de Free Energy

À la conquête des radios

Publié le 22 janvier 2013 par Louis-Jean Trudeau

Crédit photo : http://pitchfork.com

Les rockeurs philadelphiens de Free Energy avaient visé dans le mille en 2010 avec Stuck on Nothing, un premier album de tubes power pop embrassé par la critique et les radios commerciales. Assistés par John Agnello (The Hold Steady, Sonic Youth) à la réalisation, le groupe rebranche les amplis pour une deuxième dose de pop rock radiophonique.

Les gars de Free Energy n’ont jamais caché leur obsession maladive pour le bon vieux classic rock des années 1970. Sur Love Sign, cet amour pour les refrains rassembleurs et les solos de guitare héroïques est multiplié au cube, alors que le quintette fait tout en son pouvoir pour élever chaque titre de l’album au rang de hit intergalactique. C’est une approche qui a ses avantages et ses inconvénients. Dans la catégorie des bons coups, on retrouve «Electric Fever», croisement plutôt amusant entre Weezer post-Green Album et «You Ain’t Seen Nothing Yet» de Bachman Turner Overdrive. La pièce contient juste assez de cloche à vache pour satisfaire Christopher Walken et assure ainsi parfaitement son rôle de premier single.

Le groupe continue sa lancée avec «Girls Want Rock», pastiche des Cars qui introduit quelques sonorités plus 80’s dans le son Free Energien. «Backscratcher» s’élève également au dessus de la mêlée avec son riff directement piqué à AC/DC. À la lead guitare, Scott Wells s’en donne à cœur joie avec un solo de tapping foudroyant qui devrait plaire à tous les amateurs d’acrobaties à six cordes. D’autres chansons comme «Dance Tonight» explorent le côté tendre de la formation. Le sympathique Paul Sprangers nous ouvre son cœur de rockeur dans cette pseudo-ballade où guitares mélodiques partagent la scène avec piano et synthétiseurs.

À force de vouloir composer le succès power pop qui hantera le jukebox des bars de régions pour des années à venir, Free Energy finit par tomber dans le piège des formules, et c’est ce qui représente la plus grande faiblesse du disque. Pendant que Sprangers s’obstine à faire rimer «allright» avec «tonight» à chaque refrain, les séquences de trois power chords fluent de toutes parts et plusieurs morceaux se perdent dans la masse de hooks préfabriqués. La réalisation tente tant bien que mal d’amener une touche de variété aux chansons (guitare acoustique ici, cuivres là), mais les tics d’écriture du groupe demeurent évidents.

Love Sign a ses défauts mais on ne peut pas en vouloir aux membres de Free Energy de mettre la barre trop haute dans leur quête pour devenir les prochains Journey. Il y a même quelque chose de réconfortant dans l’idée qu’un tel album puisse encore exister en 2013.

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