Skinny Puppy au Métropolis de Montréal

Dès que cEvin Key a mis les pieds sur la scène, le public était déjà très excité. Le jeu de lumière et la musique d’introduction donnaient l’impression au spectateur d’être dans une forêt obscure et enchantée. Par la suite, c’est Nivek Ogre qui est apparu, vêtu d’une robe noire à capuchon (un peu comme celle du faucheur de la mort) et muni d’un parapluie. Le ton de la soirée était donné.

En ce qui concerne la mise en scène, elle était plutôt complexe. Il y avait un grand écran blanc sur lequel étaient projetées des images, mais compte tenu du fait que le chanteur était à l’avant-scène et qu’il exécutait une prestation de type théâtrale, l’arrière de la scène n’a pas nécessairement autant attiré l’attention. En effet, celle-ci était tournée vers Ogre qui, en véritable acteur, a raconté l’histoire d’un être qui combat une institution. Il s’est transformé en différents personnages (un homme de nature sombre, un animal, un homme à l’apparence futuriste et un patient paré d’une combinaison anti radiation), tout en arborant un masque terrifiant.

Il a utilisé plusieurs accessoires, dont une boîte mystérieuse, de laquelle jaillissaient une lueur verte, une statue de chien, un paravent transformable en quatre panneaux (sur lesquels défilaient des projections) et un écran de télévision, utilisé pour retransmettre les images captées par la caméra, laquelle était intégrée dans le costume du chanteur. Il y avait deux figurants sur scène, avec lesquels il a interagi, dont une personne vêtue d’un vêtement de protection contre la contamination radioactive, ainsi qu’un homme habillé de noir à l’allure cyber gothique.

Les figurants ont aidé Ogre pour ses quatre changements de costume (qui ont eu lieu sur la scène, derrière un rideau noir) et lui ont fourni divers accessoires. Consumé par l’histoire qui prenait place, Ogre ne s’est pas adressé à la foule. Il a su profiter pleinement de l’espace à sa disposition et il a été en mesure de jouer les différents rôles sans jamais cesser de chanter. Certaines pièces étaient plus lourdes de significations, ce fut le cas avec l’extrait «Village», où Ogre a bu de l’eau fluorescente, ou encore pendant la chanson «Pasturn», pendant laquelle il a brandi un grand couteau et s’est mutilé la main et le bras, blessures qu’il a exhibées tandis que le (faux) sang coulait.

cEvin Key était, pour sa part, aux commandes des synthétiseurs et autres machines à effets sonores. Très discret, il n’a pas dit un mot de la soirée. La formation était également soutenue par un batteur.

Skinny Puppy a offert un concert à la hauteur des attentes, les admirateurs étaient particulièrement enthousiastes. Telle une pièce de théâtre, chorégraphie et musique se sont imbriquées l’une dans l’autre pour offrir un excellent spectacle, d’une très grande fluidité. Le son était très bon et le choix des chansons a résonné à la perfection avec le public montréalais. L’auditoire a insisté avec conviction afin d’avoir un rappel.

Lorsque Skinny Puppy est revenu sur scène, Ogre avait le visage à découvert et il a parlé avec la foule. Ils ont offert les classiques «God’s Gift» et «Assimilate», ce qui a su ravir les admirateurs.

Front Line Assembly

Le groupe légendaire Front Line Assembly, a remplacé VNV Nation qui a dû s’éclipser de la pour des raisons nébuleuses, a visiblement été apprécié par les spectateurs. La formation de Vancouver n’a joué que huit chansons, ce qui a visiblement déçu les gens rassemblés au Métropolis, qui en auraient voulu davantage. Les gens ont hué lorsque le chanteur Bill Leeb a annoncé la dernière chanson. Ils ont offert une très bonne prestation qui a duré presque cinquante minutes, pendant laquelle ils ont su faire preuve d’une belle présence sur scène.

Youth Code et Haujobb

La soirée a commencé en force avec une performance plutôt énergique de la part du duo de Los Angeles, Youth Code. Leur musique est un mélange efficace d’industriel et de métal, spécialement grâce à la voix puissance de la chanteuse. Malheureusement, peu de spectateurs étaient présents. Un groupe à surveiller. Ensuite, Haujobb est entré sur scène, proposant une musique plus douce, toujours industrielle et EDM, mais qui offrait davantage une ambiance gothique. Le trio a invité les spectateurs a participé et à danser, invitation à laquelle ils ont répondu.